«Cela fait plus de quatre ans que nous sommes entrés dans la contestation afin de faire valoir nos revendications. Mais toutes les assurances qui nous ont été données sont restées lettre morte et n'étaient que des promesses pour gagner du temps», s'indigne Farid Benaouda, coordinateur national et porte-parole de la coordination, qui regroupe les contractuels radiés, invalides, retraités et autres anciens militaires, exclus des rangs de l'armée. Cette manifestation a été décidée à l'issue d'une réunion tenue la semaine dernière à Blida suite à l'échec des rassemblements précédents. «Nous avons pris toutes les dispositions afin qu'elle se déroule de la manière la plus pacifique et civilisée possible, et nous ferons le maximum d'efforts de vigilance pour qu'aucun élément perturbateur ne s'immisce dans nos rangs dans le but de créer de l'agitation», assure le coordinateur. Les revendications de ces anciens militaires, «qui étaient en première ligne dans la lutte antiterroriste», sont, entre autres, la réintégration dans ce corps pour qui le désire, l'indemnisation des pertes subies, des primes avec un effet rétroactif depuis la date de radiation, une prise en charge médicale pour les invalides, une couverture sociale, ou encore l'obtention d'un logement familial ou d'un terrain. «Mais ce que nous voulons avant tout c'est la considération de ceux que nous avons protégés lorsque le terrorisme faisait rage ! Comment expliquer que les terroristes d'hier soient aujourd'hui considérés comme des citoyens respectés, et que les patriotes, nous sommes plus de 16 000, qui se sont battus durant la décennie noire, soient aujourd'hui traités comme de vulgaires voyous et vivent dans la misère !», déplore M. Benaouda. Ce dernier affirme que ce sit-in sera suivi, dans le cas où les autorités persisteraient à faire la sourde oreille à leurs revendications, d'une «manifestation géante» à Alger, puis d'une grève de la faim.