Le dernier communiqué de la FIFA, publié hier sur son site, qui laisse croire que le dossier des incidents n'est pas clos, n'est rien d'autre qu'une supercherie pour berner les Algériens lésés par sa scandaleuse décision et dénoncée un peu partout dans le monde par des observateurs étrangers. Pour rappel, la FIFA n'a pris aucune mesure coercitive contre la fédération égyptienne après l'agression avérée des joueurs algériens et confirmée par les propres membres de la Fédération présents au Caire au moment du grave incident survenu devant l'entrée de l'Iberhôtel. « En application de l'article 26 de la charte olympique, les statuts, les pratiques et les activités des fédérations internationales au sein du mouvement olympique doivent être conformes à la charte olympique. » Cela signifie que la FIFA, dans le cas présent, ne s'est pas conformée aux règles édictées par les textes fondateurs du CIO, qui reste intransigeant vis-à-vis des manquements aux obligations, surtout en matière de sécurité, de tous les membres affiliés. L'article 27/1/1 de la charte olympique fixe la mission et le rôle des fédérations internationales au sein du mouvement olympique ainsi : Etablir et mettre en vigueur conformément à l'esprit olympique, les règles relatives à la pratique de leurs sports respectifs et de veiller à leur application. L'article 2C impose de « fixer des règles et de veiller à les faire respecter ». L'article suivant (art 2E) est encore plus explicite dans la mesure où il recommande d'« empêcher que des méthodes et des pratiques ne mettent en danger l'intégrité du jeu ou des compétitions ou ne donnent lieu à des abus dans le ‘sport football association' ». Ce qui s'est produit au Caire est encore plus grave que ce que prévoient les textes de la charte olympique et même celle de la FIFA, puisque des joueurs ont été blessés et leurs capacités physiques réduites par l'agression qu'ils ont subie. « Obligation est faite aux membres de la FIFA d'observer en tout temps les statuts, règlements, directives et décisions des organes de la FIFA » (art. 13 des statuts de la FIFA). La réaction de la FIFA par rapport à ce qui s'est passé au Caire deux jours avant la rencontre Egypte-Algérie est intervenue après l'envoi du rapport du responsable de la sécurité, dépêché sur place par la FIFA, faisant suite à une directive transmise par la FIFA à la FEF avant l'arrivée des Verts au Caire, souligne parfaitement la transgression des règlements par la FIFA qui, par cet acte, a violé ses propres lois. L'avertissement adressé à la fédération égyptienne est la preuve que quelque chose de grave a bien eu lieu au Caire. La fédération égyptienne a donc enfreint ses obligations telles que définies à l'article 13, ce qui la rend passible de sanctions prévues à l'article 14. Par ailleurs, l'article 65 du code disciplinaire de la FIFA « oblige les associations qui organisent des matchs à veiller à assurer la sécurité des officiels de matchs, des joueurs et des officiels de l'équipe visiteuse durant tout leur séjour (avant, pendant et après le match) ». En vertu de l'article 66 et en cas d'infraction grave à l'article 65, « l'autorité pourra prendre des sanctions, notamment prononcer une interdiction de stade ou obliger une équipe à jouer sur terrain neutre ». Ce que la FIFA n'a pas voulu mettre à exécution malgré que les textes le lui recommandent. En outre, pour avoir violé la disposition de l'article 145 du code disciplinaire, la fédération égyptienne de football aurait dû être exclue de toutes les compétitions organisées par la FIFA. A noter que l'article 108 A du code disciplinaire de la FIFA stipule que « les infractions disciplinaires se poursuivent d'office », alors que l'alinéa B du même article indique qu'il « permet à toute personne ou autorité de porter par écrit à la connaissance des organes juridictionnels les comportements qu'elle juge contraires à la réglementation de la FIFA ». La FAF, après avoir usé de toutes ses prérogatives, a interjeté appel contre les décisions de la FIFA auprès du TAS de Lausanne (article 63), demandant l'annulation du résultat de la rencontre du 14 novembre dernier. Le délégué de la FIFA, lui-même, a reconnu que les joueurs algériens ont été agressés et blessés, qu'il ne s'agissait pas de blessures superficielles, mais qu'il ne pouvait, en aucun cas, se prononcer sur leur disponibilité à prendre part au match du Caire. La FIFA a balancé le ballon en touche ; il risque de rebondir du côté du TAS, à Lausanne, si la FAF décide d'aller jusqu'au bout… de ses droits.