La rencontre régionale du Sud-Ouest sur la population, organisée au siège de l'école paramédicale en fin de semaine par le comité national de la population du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en présence des comités de la population de wilayas, aura finalement mis en relief, à travers différentes interventions des délégués, les faiblesses en matière de prise en charge médicale et scolaire malgré certains acquis, notamment le recul de la mortalité infantile. En raison de l'interférence de plusieurs facteurs (éloignement, conditions climatiques défavorables, manque de spécialistes, etc.), les délégués du Sud-Ouest ont surtout appelé à éviter de faire des comparaisons entre les régions du Sud et celles du Nord où les problèmes ne se posent pas dans les mêmes termes. A titre d'exemple et s'agissant de la prise en charge médicale, l'hospitalisation d'un malade dans le Nord ne pose pas de difficultés, compte tenu des distances rapprochées entre les villes, mais constitue par contre dans le Sud un handicap de taille pour un patient devant être évacué de la commune de Timiaouine (extrême Sud) vers la wilaya d'Adrar (distante de 1 000 km), relève le délégué de la wilaya d'Adrar. Il ajoute que le décès pourrait intervenir au cours du transfert du malade à travers le grand désert de Tamazrouft. Intervenant pour apporter une précision, le directeur de la Santé et de la Population de la wilaya de Béchar dira que les structures sanitaires existent mais que le malaise se situe au niveau de la prise en charge correcte du malade en raison de l'absence de moyens de transport. Toujours dans le registre des insuffisances, le problème de la scolarisation des enfants a été évoqué par les intervenants qui ont mis l'accent sur la pénurie de moyens de transport scolaires. La déléguée du ministère de la Solidarité dira à ce sujet qu'en dehors de la difficulté pour les enfants de rejoindre l'école, plusieurs parents continuent encore de refuser de scolariser leurs enfants, préférant les affecter aux travaux dans les exploitations agricoles ou autres travaux pénibles. Des notes ont été prises au cours des travaux de cette rencontre par les délégués, notamment celles se rapportant à la scolarisation des filles qui accuse des retard malgré les progrès enregistrés. La déléguée du comité national de la population a axé son intervention sur la nécessité de redynamiser les comités de population des wilayas par l'élaboration d'un plan d'action. Un responsable d'une association a interpellé les collectivités locales quant à la collecte d'informations quotidiennes constantes et régulières en matière d'état civil pour l'exploitation et la fiabilité des statistiques sur la population. C'est ainsi qu'on apprendra que la chute drastique de la baisse de natalité enregistrée ces dernières années est due aux facteurs socio-économiques et à la durée du célibat des femmes. Un autre facteur concourt aussi à cette baisse de natalité, à savoir l'utilisation des méthodes contraceptives par les couples. La pilule est la méthode la plus utilisée (46,8%), en comparaison avec les méthodes traditionnelles (5,20%), ajoutera la conférencière. L'Algérie comptera parmi les 39 pays dont la population dépassera les 50 millions d'habitants en 2050. Pour les dix prochaines années, la politique de population devra rester une priorité dans la stratégie de développement économique et social. La finalité de la politique de population, affirmera la déléguée du ministère de la Santé, vise à réduire de 50% le taux de mortalité infantile ainsi que celui du taux d'analphabétisme (actuellement de 27%) et touchant 41% de femmes. Analysant les interventions des uns et des autres, de nombreux participants n'ont pas manqué de poser l'interrogation suivante : comment concilier la croissance démographique annuelle (même à un taux de 2%) que connaît aujourd'hui l'Algérie et qui se traduit déjà par des insuffisances criardes en matière d'emploi, de couverture sanitaire et scolaire de qualité et le rythme lent de la croissance économique, donc de la création de richesse, rythme inférieur aux immenses besoins de la population malgré les réformes entreprises par l'Etat ?