L'équipe nationale a arraché brillamment sa qualification au Mondial sud-africain en battant l'Egypte sur le score de 1 à 0. Pour les plus avertis, les Verts avaient plus de moyens et de chances de qualification que leurs homologues égyptiens malgré l'ascendant psychologique de l'adversaire ayant réussi à remonter la pente après sa victoire au Caire (2-0). Dans un match où les conditions de sécurité étaient réunies grâce au déploiement du service d'ordre soudanais ainsi que la présence en masse des supporters algériens à Khartoum, les joueurs étaient en pleine possession de leurs facultés mentales. Sur le plan physique, on ne doutait pas que nos capés, plus jeunes et professionnels de surcroît, allaient récupérer plus rapidement. Personne n'imaginait un autre scénario que celui du Cairo Stadium, conséquence de l'agression sur les joueurs à leur arrivée à l'aéroport international du Caire. Un but encaissé d'entrée de jeu et un autre en fin de match étaient un indice révélateur de l'état psychologique des joueurs, leur vie étant en danger. Au stade Al Merrikh, les joueurs étaient plus présents dans les duels dès l'entame de la partie. Le portier Chaouchi, dont c'est la première sortie officielle avec l'équipe nationale, a d'emblée marqué son territoire grâce à sa vigilance et son sang-froid. A lui seul, il a découragé les joueurs égyptiens qui ont été les premiers à déclencher les hostilités. Les autres, notamment les défenseurs tels que le courageux Halliche, Magic Bouguerra ou encore l'auteur du but Antar Yahia, ont veillé au grain pendant toute la deuxième mi-temps. Toutefois, il faut admettre que les Verts n'ont pas trop osé en seconde période ; quelques occasions sporadiques n'ont pas été concrétisées, d'où le suspense qui a tenu en haleine toutes la population jusqu'au coup de sifflet final. L'enjeu étaient trop grand et les joueurs avaient bien raison de s'accrocher à leur maigre (mais ô combien précieux) acquis que de s'aventurer en attaque à la recherche d'un deuxième but assassin, d'autant que les Egyptiens, ayant monopolisé le ballon durant la majeure partie du second half, étaient toujours menaçants. L'absence de joueurs de couloir tels que Bezzaz et Matmour (blessé au Caire) qui est entré pour un rôle plus défensif, n'arrangeait pas l'équipe pour harceler l'adversaire en contre. Le jeu collectif de l'équipe doit être amélioré aussi, surtout à deux mois de la CAN où l'Algérie vise au moins une place dans le dernier carré. Saâdane, accueilli en héros hier à Alger après avoir réussi à qualifier l'équipe au Mondial pour la troisième fois dans l'histoire du pays, aura certainement d'autres occasions pour harmoniser le jeu collectif entre les trois compartiments et consolider les acquis de cette jeune équipe que sont les balles arrêtées et les duels.