L'ambassade d'Algérie au Caire, située dans le quartier de Zamalek, a été la cible d'attaques aux jets de pierres et de bombes incendiaires durant la journée d'hier. Les émeutiers, qui voulaient s'en prendre à la bâtisse de la représentation algérienne dans la capitale égyptienne, se sont attaqués aux éléments du service d'ordre qui formait un carré sécuritaire autour de l'ambassade. L'affrontement a fait, selon un premier bilan établi par le ministre de l'Intérieur égyptien, plus d'une trentaine de blessés dont onze policiers, alors que plusieurs voitures ont été incendiées. Le quartier de Zamalek a vécu, selon plusieurs témoins, deux journées pleines de tension puisque les manifestants ont attaqué plusieurs magasins, ont scandé des slogans hostiles à l'Algérie, brûlé plusieurs drapeaux et demandé le renvoi immédiat de l'ambassadeur algérien au Caire, Abdelkader Hadjar. Les manifestations hostiles aux Algériens ont commencé au lendemain de la défaite de la formation égyptienne au stade de Khartoum et des déclarations de certains responsables politiques cairotes. Ces derniers ont usé d'un verbe grossier à l'encontre des supporters algériens qui ont fait le déplacement de Khartoum. Sans prendre la peine de se plier à leurs obligations de réserve, des responsables égyptiens ont multiplié les déclarations incendiaires portant atteinte à l'image de l'Algérie. Les prolongements de ces déclarations mensongères sont répercutés dans la rue pour créer une tension auprès de certains jeunes, qui n'ont pas hésité à « casser » de l'Algérien. L'irresponsabilité de quelques dirigeants en mal de sensation, qui ont usé de subterfuges pour motiver la défaite de leur équipe de football et surtout pour se tirer d'embarras, a dégénéré dans les rues égyptiennes. Les moyens fallacieux et artificieux utilisés pour détourner l'attention des véritables motifs qui ont abouti à l'échec égyptien ont donc dégénéré en manifestations violentes. Des étudiants algériens au Caire ont lancé, dans un message adressé au président de la République, un véritable cri de secours dans la mesure où ils se sentent menacés, comme ils confirment la présence de manifestants tout autour de l'ambassade d'Algérie. Le nom du fils du président Moubarak est cité à plusieurs reprises dans la presse comme étant le principal instigateur de cette violence. La presse du Caire fait elle aussi dans la désinformation. Pour rappel, la délégation algérienne a été agressée le 12 novembre dernier au Caire, à la veille de son important match contre la formation égyptienne. Une agression qui a été dénoncée à travers plusieurs capitales du monde. La Fédération internationale de football (FIFA) vient de décider d'ouvrir justement une enquête sur cette sauvage agression qui a fait plusieurs blessés dans les rangs des Algériens. Les Egyptiens, pour faire dans la subversion, tentent maladroitement de détourner la situation à leur avantage. Une politique politicienne trop flagrante pour être acceptée.