L'établissement hospitalier spécialisé en cardiologie de la cité Erriad (Bentchikou) porte depuis hier le nom de l'ancien moujahid et cadre de la santé, Dr Mokhtar Djeghri, décédé début 2010 à l'âge de 81 ans, après avoir livré son ultime et plus rude combat, celui pour sa vie. Tenace et courageux, il le restera jusqu'à son dernier souffle malgré sa méchante maladie. Hier matin, le nouveau wali de Constantine, Hocine Ouadah a procédé, en compagnie de la famille du défunt ainsi que d'anciens compagnons de lutte, au baptême de cet important établissement en son nom à l'occasion de la commémoration du 59ème anniversaire du déclenchement de la révolution. Un moment solennel et chargé d'émotions pour les proches du défunt, à l'image de sa veuve qui n'a pu retenir ses larmes, elle qui attendait depuis longtemps ce moment. Mme Djeghri nous dira : «C'est une consécration qui vient couronner l'engagement et le combat de mon regretté époux, qui a lutté d'abord pour l'indépendance du pays mais a contribué à faire que le système de santé de l'Algérie postindépendance soit l'un des plus performants d'Afrique. C'est une juste reconnaissance dont nous sommes très fiers aujourd'hui». Pour son frère, le Dr Mohamed Djeghri : «le défunt a consacré toute sa vie au service de son pays, répondant toujours présent à l'appel de la patrie. Il soigné des milliers de Moujahidine sur les champs de bataille, puis a activement concouru à l'organisation et la mise sur pied du système de santé juste après l'indépendance». Né à Constantine en 1929, Mokhtar Djeghri qui obtient son bac en 1950, entamera des études de médecine à Grenoble et à Lyon où il laissera une forte impression, avant de rejoindre le maquis dès le déclenchement de la révolution. Il sera affecté comme médecin de l'ALN à la frontière Algéro-tunisienne zone Nord «Ghardimaou». Après l'indépendance, il sera directeur de cabinet du premier ministère algérien de la santé, effectuant un travail colossal pour organiser le secteur. De retour à Constantine à la fin des années 1960, il occupera différents postes de responsabilités, D'enseignant en médecine, à inspecteur jusqu'à celui de directeur de la santé durant plusieurs années, et expert à l'OMS. Il fut d'ailleurs un des pionniers de l'éradication du paludisme, non seulement en Algérie mais dans toute l'Afrique du nord. Il prendra sa retraite dans les années 1980 pour se consacrer à son cabinet privé de consultation en neuropsychiatrie.