Comme chaque année, les conditions deviennent de plus en plus difficiles pour nous étudiants de différentes universités algériennes. Cela ne favorise nullement notre apprentissage dans cet établissement (université) destiné à être le lieu où s'accomplira notre parcours scolaire et où devra s'achever notre formation scientifique. Au contraire, il est en tête et source de quantité d'obstacles qui freinent l'évolution et la perfection du niveau intellectuel de chacun d'entre nous. L'étudiant ne peut faire un pas dans cette institution sans se retrouver dans l'obligation d'affronter dans les meilleurs des cas un problème. Cela le déstabilise et ralentit sa progression. Bien souvent, ces problèmes ont un lien direct avec les choix politiques pris par nos dirigeants, entièrement consacrés à servir leurs intérêts de classe. Au terme des réformes dites LMD, le camp nous semble choisi par ceux qui décident discrètement et à notre place. Aujourd'hui, c'est à nous qu'il revient le devoir poser à nouveau quelques questions et de chercher les réponses pour découvrir cette situation absurde et aussi pour que tout le monde ait conscience de ce qui se prépare. A partir de là, chacun pourra choisir son camp et combattre dans l'unité. On constate que les conditions matérielles et morales se dégradent, le niveau d'enseignement recule, les droits et libertés sont violés chaque jour, l'étudiant ressent cette aliénation dans tous les domaines où il peut évoluer, qui réduit l'être humain conscient et mâture, capable d'agir et de changer les choses, à une simple machine qui fonctionne selon les ordres et les besoins de la vie économique caractérisée par les inégalités sur tous les plans et qui profitent à la classe dominante pourtant minoritaire. Les responsables ne se contentent pas seulement d'affaiblir la qualité de l'enseignement pour atteindre cet objectif cher à leurs yeux, mais utilisent aussi des méthodes indignes, voire malsaines, comme celle de créer des organisations satellites pour espionner, diviser, désorienter, dominer, déstabiliser, discréditer et enfin détruire l'étudiant et l'université entièrement. Il est urgent de faire le point sur ce fameux objectif qui se cache derrière tout ce processus de destruction entamé par les forces en place. Il est clair que le secteur public pèse lourd sur les finances du pays, ce qui ne fait pas l'affaire du patronat. Alors, pour le rendre rentable, il faut le privatiser coûte que coûte, c'est ce qui ce passe actuellement en catimini. Ainsi, on nous propose des universités privées, où la qualité de l'enseignement est à son meilleur niveau. Nous nous retrouvons donc aujourd'hui dans la nécessité inévitable d'avoir à choisir entre deux modes d'enseignement : l'un est gratuit mais stérile, l'autre est à l'apogée de sa perfection et coûteux, c'est-à- dire, privé et inaccessible pour tous. Si on ne réagit pas, cette dualité conduira inévitablement à la privatisation. La force est de leur côté, comme nous venons de le voir précédemment. Mais une question cruciale se pose à nous : comment faire face à cela ? Ou comment réagir face à cette situation ? Pour répondre à la question, il est nécessaire d'abord d'analyser les objectifs et les méthodes utilisés par ceux qui orchestrent ce processus. Cela nous permettrait de tirer les leçons et d'envisager les moyens nécessaires pour s'organiser contre les manœuvres de nos ennemis de «classe». Ainsi, on peut dire que l'unité de nos luttes – encore trop isolées actuellement – est une priorité indiscutable pour assurer le succès et la popularité de notre cause, en opposition catégorique à l'assujettissement de l'université aux logiques de rentabilité.