Oran est encore en retard dans le secteur de l'habitat. Tout ce qui se disait sur des milliers de logements en cours de réalisation, de quoi régler la crise du logement à hauteur de la fin 2014, n'était que de la poudre aux yeux. Ceci a été dévoilé par le nouveau wali d'Oran Zalen Abdelghani lors d'une rencontre avec les entreprises étrangères chargées du programme des logements sociaux à Oran. 17 700 logements (tous programmes confondus) ne sont pas encore lancés, dont 14 700 unités sont prises en charge par des entreprises étrangères. Les chefs de daïra et le maître de l'ouvrage, l'OPGI, notamment le DUC étaient présents à cette réunion qui s'est tenue à l'hémicycle de la wilaya. Le wali s'est révolté en apprenant que les entreprises étrangères, chinoises et turques, ont bénéficié de l'ODS depuis fin 2012 pour les unes et début 2013 pour les autres et n'ont toujours pas démarré les travaux. Il leur lancera : «Une année que vous avez reçu l'ODS et le chantier n'a pas démarré, cela est inadmissible, d'autant plus que des familles attendent dans des conditions d'habitat lamentables.» Ces entreprises ont tenté de se justifier en invoquant le problème d'installation des bases de vie pour leurs employés ainsi que la présence des différents réseaux. Le wali rétorquera : «Ceci n'est que des excuses inacceptables.». Ceci, d'autant plus que les chefs de daïra, à l'exemple de celui de Bethioua, ont relevé que «les problèmes invoqués par les entreprises ont été réglés». Le wali a alors accordé un ultimatum à ces entreprises étrangères qui ont bénéficié de projets à Oran au prix fort. Il a martelé : «D'ici le 10 décembre, tous les chantiers devront démarrer.» Il a ajouté : «Le 10 décembre, j'inspecterai le démarrage des projets, chantier par chantier et je voudrai trouver des chantiers en travaux pas une installation de chantier.» Pas moins de 34 000 autres logements de différents types, LPA et location-vente AADL ainsi que des logements inscrits dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire n'ont toujours pas démarré. Les maîtres d'ouvrages délégués et les laboratoires et autres services de contrôle de construction ont été aussi appelés à contribuer à cette démarche afin de livrer les logements dans les délais et répondre aux attentes des acquéreurs. A Oran, le retard dans la réalisation a toujours caractérisé les différents programmes de logements. A titre d'exemple, des milliers de logements de type LSP sont en souffrance. Depuis leur lancement, certains chantiers accusent un taux d'avancement très faible en raison, d'une part, du manque de moyens matériels et humains engagés par les entrepreneurs et d'autre part l'envolée spectaculaire des matériaux de construction et notamment la non-qualification des entreprises désignées pour la réalisation de ce programme. Rappelons que la nouvelle loi sur la promotion immobilière prévoit des peines de prison allant jusqu'à cinq ans ainsi qu'une amende qui peut atteindre 2 millions de dinars à l'encontre des mauvais promoteurs. L'article 44 prévoit des pénalités à la charge du promoteur pour chaque retard constaté dans la livraison.