Il s'agit de la moudjahida Zohra Drif Bitat. Cette dernière ne manquera pas d'exprimer son bonheur d'être présente dans la ville de son défunt époux Rabah Bitat. Le nombreux public présent, jeune pour la plupart, découvre cette dame pour la première fois, même si son passé parle beaucoup d'elle. A travers des mémoires de plus de 600 pages, répartis sur dix chapitres, Zohra Drif évoque sa naissance le 28 décembre 1934 dans une ferme sur les hauts plateaux de Tiaret. Elle raconte aussi ses origines, son enfance, l'école, puis la découverte d'Alger au lycée Fromentin, les années du scoutisme, ensuite la passage à l'université, la prise de conscience de la dure réalité des Algériens, et les premiers contacts avec le FLN. Dans des chapitres entiers, Zohra Drif décrit avec force détails les actions armées et la résistance au cœur de la Casbah, l'internationalisation de la cause algérienne, ainsi que les douloureux épisodes des arrestations et des assassinats des combattants de la zone autonome d'Alger dont elle faisait partie. «Ce livre est un travail de mémoire que j'ai écrit pour les jeunes et les futures générations pour qu'ils sachent que notre liberté a été chèrement acquise après 130 ans de colonialisme et 7 ans de guerre, et qu'il ne faut jamais croire tout ceux qui prétendent qu'elle nous a été donnée», dira-t-elle. Zohra Drif ne prétend pas écrire l'histoire ni son autobiographie. «C'est un témoignage de ce que j'ai vu et j'ai vécu à travers lequel je transmets aussi un message à tous les jeunes Algériens pour qu'ils apprennent à connaître et à lire l'histoire de leur pays», notera-t-elle. Présente à cette rencontre qui fera date dans les annales de la ville de Constantine et de celles de la librairie Média-Plus, Khalida Toumi qualifiera le livre de Zohra Drif de «véritable roman d'amour pour le peuple algérien», car il est écrit en toute sincérité, en toute fidélité par une actrice de la guerre de Libération, mais sans aucune trace de haine. Un ouvrage qu'il faut absolument lire.