Les citoyens des localités de la wilaya de Boumerdès ne doivent pas espérer en finir de sitôt avec les problèmes qui noircissent leur quotidien. L'aisance financière dont jouit le pays aujourd'hui ne leur a finalement pas été d'un grand secours, vu les problèmes auxquels ils continuent de faire face à longueur d'année, tels que la pénurie d'eau potable, la dégradation des routes et du cadre de vie, la crise de logement, l'absence de réseau d'assainissement, l'anarchie dans les transports, le chômage, l'absence d'éclairage dans les quartiers, etc. On a appris que pas moins de 350 chemins vicinaux de la wilaya sont dans un piteux état. Des milliers d'automobilistes de la région en sont durement pénalisés. En effet, il ne se passe pas une semaine sans que l'on n'enregistre des actions de protestation ça et là à cause de ce problème. La dernière en date a été menée par des collégiens de Chabet El Ameur pour réclamer le revêtement d'un axe routier menant vers leur établissement. Les élus affirment que les enveloppes financières affectées annuellement au profit de leurs municipalités dans le cadre du plan communal de développement (PCD), sont largement insuffisants par rapport aux besoins de leurs administrés. Parfois c'est grâce aux aides qui leur sont affectées sur le budget de wilaya et autres qu'ils arrivent à «respirer» quelque peu. Cependant, il reste que de nombreuses communes accusent d'énormes retards dans la réalisation de projets qui leur sont attribués. Il y a quelques jours, l'APW a dégagé une enveloppe de plus de 587 millions de dinars (MDA) au profit des collectivités locales. Cette cagnotte a été votée à l'issue de l'approbation du budget primitif pour l'année 2014. Néanmoins, la répartition des aides n'a pas été faite selon l'ordre de mérite ou de priorité. Il est vrai que tout le monde en a eu sa petite part, mais il est tout de même illogique de mettre des communes très pauvres, comme Ammal, Timezrite et Afir avec d'autres ayant d'importantes ressources propres, telles que Boumerdès, Tidjellabine, Issers, Khemis El Khechna, etc. En sus de cela, un élu du FFS a déploré l'absence d'intitulé de nombreuses opérations, citant l'exemple de l'enveloppe de 50 MDA destinée pour le raccordement de quartiers de la wilaya au gaz de ville alors qu'aucun quartier n'ait été mentionné. Ou encore de celle de 40 MDA devant servir pour la dotation des édifices publics en moyens nécessaires «sans citer lesquels», pour l'amélioration des conditions d'accueil des citoyens. L'intervenant a souligné que cette anomalie l'empêche de savoir à l'avenir si l'argent dégagé a été dépensé ou non. La commission a dégagé 50 MDA pour la réhabilitation des sièges et des bureaux des services d'état civil des localités d'El Kharouba, Timezrite, Bordj Menaïel, Zemmouri et Afir. Alors que d'aucuns estiment que la priorité devrait être accordée au volet de l'éducation. Un secteur névralgique qui souffre de multiples carences, tel que le manque de transport scolaire et de chauffage. A rappeler que la wilaya ne compte que 81 bus de ramassage scolaire, soit une moyenne de trois bus par commune, dont certains sont vétustes et tombent souvent en panne. D'autres élus soutiennent que l'urgence est à l'amélioration du cadre de vie dans les cités des grands centres urbains, comme Boudouaou, Bordj Menaïel, Issers et Khemis El Khechna, ainsi que dans la plupart des quartiers dépourvus de toutes commodités pour une vie acceptable. L'APW a dégagé 42,2 MDA pour le revêtement de 12 axes vicinaux, et 13 MDA pour le raccordement des quartiers Lahdoura (Keddara), Djeloula (Kherrouba) et du village Tiza (Béni Amrane) au réseau d'assainissement. Pour ce dernier domaine, les autorités auront beaucoup à faire. A rappeler que la direction de l'hydraulique a recensé plus de 4.000 fosses septiques dans la région.