L'enseignant est souvent désigné comme le bouc émissaire, au centre de la crise multidimensionnelle que vit le système éducatif, à l'image du pays. L'enseignant se sent de plus en plus désenchanté et mal vu. L'enseignant travaille pour assurer sa vie, il est aussi l'objet de grandes pressions et son comportement journalier peut nous renseigner sur sa souffrance quotidienne (absentéisme, tabagisme, conduites parfois agressives à l'égard de ses élèves et collègues de travail). Dans toute cette conjoncture, la vulnérabilité des enseignants au stress devient plus grande, mais nous devons parler en premier lieu du stress comme trouble, avant d'évoquer les facteurs qui rendent la vulnérabilité des enseignants au stress plus grande et ses conséquences sur les enseignants. L'enseignement est un métier très dur et compliqué vu la lourde tâche impartie à l'enseignant, cela peut rendre sa vulnérabilité plus grande au stress. Parmi les facteurs qui augmentent cette vulnérabilité au stress chez l'enseignant, on peut citer le manque de reconnaissance par l'entourage social et celui du travail, car la profession de l'enseignement est dévalorisée et la société garde toujours un regard stéréotypé d'un métier facile. On peut évoquer aussi la surcharge du travail, du volume horaire et des tâches à effectuer en classe de cours (expliquer, répondre, écouter, se déplacer, écrire, maintenir l'ordre, gérer la dynamique du groupe tout en étant attentif aux élèves). On peut aussi parler de problèmes socio-économiques, car certains enseignants vivent dans la précarité et ont des fins de mois difficiles, notamment ceux qui sont en charge de familles nombreuses. On peut ajouter enfin les problèmes avec les collègues de travail ou la hiérarchie. Ici, on parle souvent de conflits avec d'autres enseignants qui travaillent dans le même établissement scolaire. Il est aussi remarquable que les enseignants soient liés à une administration qui impose des règlements et une certaine autorité qui met une pression sur ces enseignants. Cet état de stress peut avoir des répercussions sur les enseignants qu'on peut citer, entre autres des conséquences sociales là où l'enseignant peut rentrer en conflit avec son environnement social et familial. Sa mauvaise humeur le rend colérique avec sa famille et ses collègues de travail. Il devient fréquemment insatisfait de ses relations amicales, familiales et professionnelles. On peut avoir aussi des conséquences sur son rendement, l'enseignant se sent abattu et dans l'incapacité d'accomplir sa mission convenablement. Cet abattement de l'enseignant va se répercuter inévitablement sur les élèves qui seront des victimes collatérales de cet état de déprime. On ne peut guère terminer sans évoquer les conséquences sur la santé physique et psychique, puisque l'enseignant peut être sujet à des maux de tête, perte de poids, dysfonctionnements intestinaux, fatigue et susceptibilité aux infections virales. Sa santé psychique peut se dégrader avec un état d'angoisse et d'anxiété. La vie de l'enseignant est très dure. Ce dernier vit un malaise et cela se manifeste par la détérioration de sa santé psychique. Donc, l'enseignant doit être considéré comme un élément sensible et exposé aux problèmes et aux tracas de la vie quotidienne. C'est pour cela que les responsables doivent intervenir pour assurer une meilleure prise en charge de l'enseignant et revaloriser son statut. 1)- M.Boudarene, le stress entre bien être et souffrance, Berti éditions, Alger, 2005 (p 101).