Alors qu'il visitait le stand de l'entreprise portuaire de Mostaganem, dont le directeur lui exposait les contraintes qui empêchent le port de Mostaganem d'attirer davantage de trafic, insistant plus particulièrement sur l'écueil du tirant d'eau du port actuel – qui n'excède pas les 8 mètres, ce qui limite l'accostage des navires de grande taille, ceux dont la cargaison excède 5000 tonnes –, le Premier ministre, manifestement excédé par les arguments si peu crédibles développés par Ghoul, ministre des Transports, ex-ministre des Travaux publics et ancien secrétaire d'état à la pêche, a fini par lâcher : «Concentrez-vous sur le projet du 3ème bassin, c'est ça l'essentiel !». Une phrase lourde de sens, car non seulement elle mettait un terme aux explications vaseuses de Amar Ghoul, tout en donnant la priorité à l'extension du 3ème bassin qui devrait doubler la capacité du port, mais surtout offrir un tirant d'eau naturel de 15 mètres, deux atouts majeurs qui feront enfin du port de Mostaganem une structure de dimension internationale. On rappelle que le projet de port de pêche «national» ne repose sur aucune réalité en matière de potentiel de pêche, si ce n'est des statistiques douteuses et très anciennes. Chez les professionnels, on ne cesse de dénoncer l'usage des filets pélagiques ainsi que la baisse drastique des captures, qui est passée de 20 000 tonnes à 7 000 tonnes.