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« Faire de l'ITIE une norme internationale » Jonas Moberg, Directeur de Secrétariat de l'Initiative pour la transparance dans les industries exctractives
Le Suédois Jonas Moberg est directeur du secrétariat international de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) dont le siège est à Oslo, en Norvège. Avant de rejoindre l'ITIE, il était directeur des pratiques et politiques d'entreprise au Prince of Wales International Business Leaders Forum (IBLF), à Londres. Entre 1996 et 2002, Jonas Moberg a travaillé pour le ministère suédois des Affaires étrangères. Il est titulaire d'un master en droit de l'université de Stockholm et de la London School of Economics. En deux mots, quel est le but de l'initiative pour la transparence dans les industries extractives (Extractive industries transparency initiative), ITIE ? L'ITIE est un standard adopté par les gouvernements qui s'engagent à rendre publics les taxes, les bonus et les royalties versés par les compagnies minières et pétrolières. Les compagnie publient également ce qu'elles versent aux gouvernements. C'est pour, en fait, que la transparence soit réelle entre les compagnies et les Etats. Et cela encourage l'accountability. Bref, il s'agit d'une norme internationale permettant aux entreprises de publier ce qu' elles paient et aux gouvernements de divulguer leurs revenus. Qu'en est-il de cette initiative en Afrique et en Algérie ? L'ITIE est présent dans vingt Etats africains. Il y a d'autres demandes dans d'autres pays du continent. L'Algérie n'a encore fait aucune demande pour faire partie de l'ITIE. Nous espérons que ce pays se joigne à nous. C'est un pays vaste avec des richesses naturelles, gaz, pétrole et mines. L'adhésion de l'Algérie est importante pour l'évolution future de notre initiative. L'ITIE est également peu présente dans le monde arabe... Dans le monde arabe, et pour le moment, nous avons peu de pays intéressés. Je dois dire que le monde arabe est la région où nous avons réalisé peu de succès. Quand nous avons de grands partisans de notre action dans les pays, l'implantation de l'ITIE devient plus facile. Il y a de l'intérêt en Egypte. Nous sommes déjà présents en Mauritanie et au Yémen. Ces deux pays sont candidats pour adhérer à l'ITIE. Nous souhaitons l'adhésion d'autres pays. La ligue arabe soutient fortement notre action. Mais nous n'avons pas fait beaucoup de progrès pour être plus présents comme nous l'aurions souhaité. Les compagnies pétrolières et minières sont-elles favorables à l'initiative ? L'ITIE n'est pas une ONG. Nous ne dépendons pas de gouvernements ou même de l'ONU. Nous ne relevons pas du secteur privé non plus. Nous sommes un mix de tout cela. Plus de 40 entreprises pétrolières, gazières et minières participent activement au processus ITIE. Il s'agit entre autres de Petrobras (Brésil), BP (Grande Bretagne), Pemex (Mexique), Repsol YPF (Espagne), Rio Tinto (Australie), Statoil (Norvège), GDF Suez(France), Arcelor Mittal (Inde), Chevron(Etats Unis), Nippon Mining (Japon), Eni (Italie), etc. Les entreprises qui se sont engagées avec nous doivent remplir un formulaire d'auto-évaluation au niveau international. Pour soutenir l'ITIE, une entreprise doit déclarer son appui publiquement et aider à promouvoir l'initiative au niveau mondial et dans les pays où elle opère. Pensez-vous que cette initiative puisse réussir sans démocratie ? L'ITIE est venue en raison de problèmes liés à la gestion des revenus et de ressources dans plusieurs pays. Là où la démocratie est également un défi. Je pense que tout va ensemble. Il faut dire que L'ITIE est présent et bien implanté dans les pays à démocratie développée tels que la Norvège ou l'Australie. Comment faire pour que l'ITIE devienne une norme internationale consensuelle ? Nous faisons un progrès vers cette voie pour faire de l'ITIE une norme internationale. Nous avons un grand soutien de l'assemblée générale des Nations unies. Constater que les ressources naturelles ne servent pas les pays, qui en sont riches, à se développer et d'être prospères pose un véritable problème. Quand l'ITIE a été lancé, certains ont donné leur o.k dès le départ et ont dit qu'il faut ajouter cela aux mécanismes de l'ONU. D'autres ont dit que cela prendra beaucoup de temps à négocier et qu'il sera difficile de réaliser quoi que ce soit. Je crois que nous avons beaucoup à gagner à travailler sous cette forme de coalition. Peut-être que demain ITIE fera partie des mécanisme de l'ONU.