Paris. De notre correspondant Le Mucem s'intéresse à l'intensité des relations entre ces deux «cités-phares» de la Méditerranée : Alger et Marseille. «Il s'agit d'interroger ces relations, multiples et complexes, au prisme de leur actualité. Largement ouvertes aux non-spécialistes, les ‘‘Leçons d'histoire partagées'' se consacrent aux travaux les plus récents portant sur la période coloniale et la guerre d'Algérie, cadre essentiel pour comprendre comment l'histoire et les populations de ces deux villes se sont nouées.» Sylvie Thénault, Linda Amiri, Benjamin Stora, Ouanissa Siari Tengour et plusieurs autres historiens se pencheront sur le passé colonial. Pendant deux jours, les interventions se succéderont pour brasser de nombreux aspects de ce passé qui ne passe pas décidément. Particularité : les historiens algériens sont en nombre, fait assez rare pour être soulevé. «Le Mucem offre une scène aux formes contemporaines qui se jouent aujourd'hui à Alger : cinéma, musique, théâtre, photo, littérature, BD… Cet aperçu de la création contemporaine algéroise pourrait bien nous ouvrir à des esthétiques inattendues.» Depuis plusieurs années, Bruno Boudjelal et Sid Ahmed Semiane tiennent une correspondance écrite et photographique, s'envoyant notes, images, impressions, humeurs du jour. Les deux auteurs, photographe et journaliste, seront présents pour faire part de leurs correspondances. Michèle Audin (fille du mathématicien, Maurice, assassiné par le général Aussaresses), Akram Belkaïd et Kamal Daoud se pencheront sur ‘‘Le passé qui remonte''», pour dire l'indicible. Côté spectacle, sur une création musicale jouée en live par Rodolphe Berger, avec Hakim Hamadouche au oud, Bruno Boudjelal racontera une histoire en images : celle de la quête qu'il mène depuis plus de vingt ans en Algérie. AKM, producteur de musique électronique, réalisera aussi une création à partir d'une matière sonore enregistrée à Alger, entre couloirs d'immeubles et stations de métro. Et le vendredi 21, Cheikh Sidi Bémol sera sur scène avec son gourbi rock. Pour le cinéma, c'est Ahmed Bedjaoui qui a eu «carte blanche». Il a retenu trois films : Bab El Oued City, de Merzak Allaouche, Les folles années du twist, de Mahmoud Zemmouri et La preuve, d'Amor Hakkar. Le programme est tellement dense qu'il est impossible de tout résumer. «A partir du Mucem, Marseille devient ainsi une fenêtre, un balcon ouvert sur Alger.» Programme entier du Mucem :http://www.mucem.org/node/2181