Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, était mercredi à El Tarf pour inspecter la construction du barrage de Bougous, dont les travaux ont été confiés à l'entreprise Sinohydro forte de 400 travailleurs chinois et qui ont démarré en janvier 2005, pour être achevés en décembre 2008. Lors de sa dernière visite en août 2006, le ministre des Ressources en eau faisait observer aux constructeurs que le projet accusait un retard inadmissible et qu'il fallait renforcer les effectifs. Le barrage de Bougous, sur l'oued éponyme, est aujourd'hui à 86% de réalisation. Il reste à déplacer 550 000 m3 de remblais pour la digue et 1 000 000 m3 pour les excavations. M. Sellal a demandé au chef de projet d'effectuer sa mise à l'eau en janvier prochain et sa réception avec aménagement et route en février. Autrement dit, dans moins de 8 semaines au maximum. Les eaux de cet ouvrage de 60 millions de m3 sont destinées à l'AEP d'El Kala et du couloir El Tarf-Annaba. A moins de 4 km en aval, se trouve le barrage de Mexa qui mobilise, lui aussi, quelque 60 millions de m3, et qui a connu des fortunes diverses, notamment celle d'être réduit au tiers de sa capacité initiale à cause d'un différend avec nos voisins tunisiens. Aujourd'hui, il sert aussi de réceptacle aux eaux usées de toutes les agglomérations de son bassin versant démuni de réseau d'assainissement. Dans la wilaya d'El Tarf, un autre barrage en cascade est proposé : le Bounamoussa II, en aval lui aussi, du Bounamoussa I dont la retenue est de 168 millions de m3. Entre ces quatre grandes retenues, l'on prévoit encore deux autres barrages, l'un sur l'oued Bou Lathan et le second sur l'oued Boukhroufa (ex-Bouhaloufa). Avec tout cet arsenal de grande hydraulique déployé sur moins de 50 kilomètres de long, les débits des cours d'eau seront régularisés. Autrement dit drastiquement réduits. Ce sont précisément ces oueds qui alimentent le lac Oubeïra, le lac des Oiseaux et les inestimables marais de la Mekhadda où se rejoignent l'oued Bounamoussa et l'oued El Kébir alimenté lui par l'oued Bougous, l'oued Bouhalouffa et l'oued Bou Lathan.