– Quelles sont les priorités de l'équipe municipale ? La priorité n°1 de l'APC est l'hygiène. Nous avons dégagé une enveloppe de 6 milliards de centimes pour l'acquisition de matériel roulant, qui s'ajoute à la subvention allouée par la wilaya pour la même opération. Nous avons un parc roulant vétuste. Il faut impérativement le renouveler si on veut prendre en charge l'aspect environnemental dans notre commune. Les marchés de gré à gré nous permettront d'acquérir une hydrocureuse pour suppléer Seaal qui rechigne à prendre en charge les cités. L'EPIC de la wilaya, Extranet, est entrée en service, nous lui avons tout cédé : un siège, des équipements et nos travailleurs. Cela nous permettra de prendre en charge les trois grandes zones qui sont le chef-lieu de la commune dont la population a fortement augmenté ces dernières années, mais aussi Baba Ali et Sidi M'hamed, deux localités qui accueillent plusieurs programmes de logements, donc une densité de population plus importante. Je vous signale que la décharge de Baba Ali sera fermée, une enveloppe de 40 milliards de centimes a été dégagée pour réhabiliter tout le site, à la faveur des travaux qui touchent l'oued El Harrach.
– La population de Birtouta, de seulement 20 000 habitants en 1998, a augmenté ces dernières années. Quels sont les défis qu'impose cette situation à votre APC ?
Le dernier recensement de l'ONS de 2008 fait ressortir que le nombre d'habitants était de 30 575. En 2012, selon nos estimations, ce chiffre est passé à 45 000. Il dépassera cette année les 60 000. L'arrivée d'un nouveau flux explique cette augmentation exponentielle. Nous avons déjà accueilli, en 2008, des familles dans le site AADL de 766 logements. Il y a un projet de 3650 logements, dont 2160 sont prêts à être distribués. Les logements se concentrent principalement au quartier de Sidi M'hamed. S'y ajoute, au même endroit, le «douar» avec ses 1500 habitants. Le problème des équipements de proximité dans les anciens et nouveaux sites a été posé au nouveau wali, Abdelkader Zoukh, qui nous a rendu visite. Il nous a promis de prendre en charge cette problématique. Le wali a donné des instructions pour qu'aucune opération de relogement ne soit menée sans que les équipements de proximité indispensable à la population soient mis en place. Chez nous, les nouveaux arrivés ne disposent ni d'annexe communale, ni de marché de proximité, ni de salle de soins.
– Le secteur de l'éducation est le plus touché par ce problème d'absence d'infrastructures…
La commune ne dispose que d'un lycée dont la capacité initiale est de 900 élèves. L'établissement en accueille aujourd'hui 2400. Il nous faut au moins deux lycées à Baba Ali et Birtouta-Centre. Les élèves sont répartis dans trois établissements dans deux annexes (école primaire Mahmoud Zeraïmi et CEM Loumi), mais aussi dans le lycée «hors site» de Douéra, une commune limitrophe. La pression est aussi importante sur les écoles primaires obligées de travailler avec le système de la double vacation. C'est le cas à l'école de la cité des 1680 Logts où 1100 élèves sont scolarisés et astreints à la double vacation. Il existe aussi le problème de la «cohabitation» des lycéens et des élèves dans les annexes ouvertes pour les paliers supérieurs. Nous signalons toutefois que deux groupes scolaires sont en projet.
– Malgré la réalisation de plusieurs programmes d'habitation, vos administrés souffrent de la crise de logement. L'APC a-t-elle fait des demandes pour qu'on lui réserve des quotas ?
Les derniers quotas réservés à l'APC remontent à l'année 2007. Nous avions bénéficié de 150 logements de type social locatif et de 290 logements de type social participatif (LSP). La demande, centralisée par la wilaya déléguée, est très importante : 5000 demandes pour le social et plus de 2000 pour le LSP. Le wali est au courant de nos demandes de quotas, il nous a assuré qu'elles sont à l'étude.
– La wilaya a programmé une opération de relogement des occupants d'habitations précaires. Quel est le nombre de sites et y en a-t-il qui sont prioritaires ?
Nos services ont recensé 13 sites où se trouvent 800 baraques. Les priorités ne sont pas arrêtées à ce jour. Des habitants des haouchs interpellent régulièrement les autorités sur l'absence de commodités. Ils souffrent de l'absence de réseaux.
– Ces problèmes ont-ils été réglés ?
Tous les haouchs ont bénéficié de l'électricité, de l'AEP et, pour certains, du gaz. Nous voulons engager la régularisation de ces sites. Plusieurs formules s'offrent à nous. Nous voulons, par exemple, favoriser l'installation de la population à travers le lancement de l'habitat rural.