Car depuis le début de la révolution du Jasmin, je n'ai cessé d'appeler nos élites (dans une dizaine de contributions) à s'unir afin de sortir le pays de sa morosité. Peine perdue : certains étant tétanisés par la peur, d'autres ayant vendu leur âme, enfin, ceux imbus de leur petite personne qui prétendent sortir, à eux seuls, le pays de la médiocratie. Alors, autant cesser de «pousser un âne mort», surtout lorsqu'on est un Algérien lambda dépourvu de diplômes, de hautes fonctions et de troupes à mobiliser. Après ce préambule, le sujet abordé est relatif aux derniers scandales étalés, dangereux pour la stabilité et la sécurité du pays. Le premier est l'œuvre du «responsable» de l'ex-parti unique (FLN) s'attaquant, avec une rare violence, à un névralgique service de sécurité (le DRS) qu'il accuse de «défaillances», en particulier, lors des actes terroristes de Tibhirine et de Tiguentourine. Les victimes étant des ressortissants étrangers, ces allégations sont nuisibles à notre pays car elles fournissent des armes à nos ennemis ainsi qu'aux adeptes du slogan débile «qui tue qui ?»… Pourtant, le dénouement du drame de Tiguentourine a été salué par les dirigeants des plus grands pays et constitue pour les patriotes algériens un motif de fierté. Notre justice est interpellée, elle qui porte un intérêt aux «facebookistes» et aux caricaturistes. Quant à la prétendue revendication d'un «Etat civil» et de la «démocratie», un enfant gâté du «système» est disqualifié pour nous donner des leçons sur ce sujet. Le second dérapage provient de la divulgation d'informations gravissimes relatives à Saïd Bouteflika. En fait, ce chapitre comporte deux sujets différents : l'un, intéressant, contenant des accusations de détournement des deniers de la collectivité et de l'usurpation de fonction au sommet ; l'autre, répugnant, violant la vie privée (y compris l'enfance) d'un père de famille en portant lourdement atteinte à sa renommée. La publication de telles obscénités heurte notre conscience morale et rabaisse le niveau du débat au-dessous du nombril. Ces regrettables absurdités discréditent leurs auteurs et dévalorisent le prestige de notre pays. Qui sont les comandataires ou les motifs responsables de telles inepties ? On pourrait soupçonner au moins deux sources : les forces étrangères tapies dans le noir et la lutte des clans au pouvoir, se battant pour des intérêts contradictoires. La provenance de ces deux «bombes» est curieuse : un même site d'information en ligne. Ne cherche-t-on pas à introduire le «tsunami arabe» par le sommet après son rejet par la base, grâce à la clairvoyance et au patriotisme des Algériens ? Nous devons être vigilants et unis afin de déjouer les plans des prédateurs qui veulent dépecer notre pays, car ses richesses et sa superficie attisent les appétits. Quant à ceux de nos responsables, aveuglés par les fastes du pouvoir et de la richesse matérielle, ils doivent se ressaisir afin d'admettre que nul n'est éternel : nous ne sommes sur cette terre que de passage. Que l'on demeure dans un luxueux palais ou dans un misérable taudis, l'essentiel est de se ressourcer : on peut vivre d'affreux cauchemars dans le premier et de merveilleux rêves dans le second. Que l'on se gave d'un méchoui ou que l'on se contente d'un plat de «berkoukess» aux lentilles, l'essentiel est le plaisir éprouvé. On peut continuer les comparaisons à l'infini… Les frères et sœurs au pouvoir sont appelés à faire preuve de sagesse et de discernement en bannissant les actes odieux, car ils sont des hommes (et des femmes) d'Etat au service de la nation. S'ils sont moins performants, ils céderont la place aux autres sans rechigner : l'alternance au pouvoir étant l'essence de la démocratie. Après tout, que valent nos petites personnes comparées à nos martyrs ayant sacrifié leur vie, à la fleur de l'âge, afin de nous libérer ? Si nous sommes atteints du culte de la personnalité, il est utile d'avoir ces deux exemples à l'esprit : celui du charismatique «zaïm», Messali Hadj, victime de son ego qui le précipita dans le giron des colons en reniant ses idéaux, et l'image de Larbi Ben M'hidi Larbi annonçant à ses compagnons surexcités : «J'aimerais mourir avant l'indépendance pour ne pas assister à vos déchirements pour le ‘koursi' !» La campagne électorale n'est guère un combat de foire, ni un échange de vulgarités immorales, c'est une saine confrontation des idées permettant de sortir de la léthargie. Placé sur le chemin du progrès, le pays retrouvera la grandeur de notre Révolution qu'il n'aurait jamais dû quitter. Les institutions de l'Etat doivent être protégées, surtout l'armée, garante de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale (je profite de cette occasion pour présenter mes condoléances aux proches des victimes du crash d'avion). Oui à l'Algérie prospère et démocratique. Gloire à nos martyrs pour leur esprit patriotique.