La situation qui dure depuis plus de huit ans ne semble pas inquiéter les autorités locales. Faut-il attendre qu'il y ait des pertes humaines pour intervenir ? En dépit de tous les risques signalés par la presse depuis quelques années, et des multiples rapports établis par les services de la direction de l'urbanisme de la wilaya (DUC), les autorités locales sont restées insensibles aux doléances des habitants de la cité des 116 logements évolutifs, à Didouche Mourad. Pour rappel, une dizaine d'habitations de cette cité est menacée d'effondrement suite à un important glissement de terrain provoqué par des travaux de terrassement entrepris en 2001 par la briqueterie de la société africaine de céramique (SAFCER), située en contrebas du lotissement dans la zone industrielle Aïssa Benhmida. L'association El Moustaqbel, représentant les habitants, n'a cessé depuis d'alerter l'opinion publique sur le danger omniprésent guettant les résidants de la cité. Il nous a été donné d'ailleurs de constater sur place l'ampleur des dégâts causés par lesdits travaux de terrassement qui ont fortement fait bouger le sol, de nature argileuse, mettant en danger d'écroulement immédiat dix logements numérotés du 58 au 67. Dans leur P.-V. n° 311 du 22 avril 2004, les représentants de la DUC reconnaissent explicitement, après s'être déplacés sur les lieux, des dégradations au niveau du talus situé en contrebas des logements, causés par les travaux de terrassement en grande masse de l'unité de briqueterie SAFCER. La DUC a d'ailleurs préconisé des mesures urgentes afin de parer au plus pressé, en l'occurrence la construction d'un mir de soutènement. Selon les représentants de l'association El Moustaqbel, la construction de ce mur a bel et bien été entamée par la SAFCER en mai 2006 mais les travaux ont brusquement été interrompus avant l'achèvement du mur au mois d'août. Depuis, l'état des logements n'a cessé de se détériorer faisant craindre le pire aux familles occupant ces maisons. Deux d'entre elles ont été d'ailleurs évacuées en 2007 suite à l'effondrement des murs porteurs sous le double effet de l'affaissement de terrain et des intempéries. En cas de fortes pluies, d'autres effondrements sont à craindre d'autant qu'aucune mesure préventive n'a été envisagée pour l'instant. Les habitants signalent en outre la rupture des canalisations principales d'AEP et d'évacuation des eaux usées de la cité, ce qui laisse planer le risque d'une cross-connexion. Ces derniers se disent, par ailleurs, ouverts à toutes les propositions y compris au transfert des habitants des constructions menacées vers un autre site en précisant que les autorités locales les avaient chargés de soumettre une proposition de choix de terrain concrète pouvant servir à l'implantation d'une dizaine de logements évolutifs, en l'occurrence ceux concernés directement par le glissement de terrain, en compensation des habitations considérées comme étant dans un état de dégradation avancée. Une correspondance a été alors adressée aux services concernés dans laquelle l'association a soumis la proposition de reconstruction de dix logements sur le terrain d'assiette ayant servi à l'ex-base vie SONATIBA, appuyée par un plan d'implantation prenant en compte les avantages que présente le site choisi en matière de coût et de viabilisation. Cette proposition, aussi bien que plusieurs correspondances et demandes d'audience adressées au wali, sont demeurées sans suite, nous précisera le président de l'association El Moustaqbel.