En dépit de l'opération d'abattage de chiens errants menée par les autorités, la menace omniprésente d'apparition de foyers de rage à travers le territoire de la wilaya persiste puisque celle-ci est sans cesse « cultivée », d'autant qu'il semble qu'il y ait une certaine corrélation entre cette affection contagieuse et mortelle et les opérations de relogement, effectuées depuis plus d'une année par les officiels locaux. Tous les soirs, depuis à peu près deux ans, des dizaines de meutes de chiens errants sont prises en chasse et abattues dans la ville du Vieux-Rocher, mais cela reste toutefois insuffisant et tributaire des munitions nécessaires. Selon le chef de la daïra de Constantine, « l'abattage des chiens errants donne de bons résultats, seulement, il faut que cela soit fait de manière continue. Or, il arrive qu'il y ait rupture de cartouches comme ce fut le cas dernièrement. » Celle-ci a duré un mois. Une période de « grâce » favorable à la recrudescence de ces canidés surtout qu'ils se reproduisent rapidement. Au cours du premier semestre 2004, plus de 1000 chiens errants ont, en effet, été abattus à travers la wilaya, avons-nous appris, pourtant il en subsiste encore beaucoup. Le chef de la daïra de Constantine attribue notamment cet accroissement du nombre de chiens errants aux multiples... relogements qui ont ciblé la population des bidonvilles de Constantine, transférée à la nouvelle ville Ali Mendjeli puisque, d'après notre interlocuteur, les propriétaires de chiens ont abandonné leurs bêtes lors du déménagement, ce qui expliquerait leur nombre grandissant. Partant, ces derniers constituent depuis une menace permanente pour les citoyens, et même si pour l'heure l'on affirme qu'aucun cas de rage canine n'est signalé au niveau de la commune de Constantine, hormis un cas de rage bovine. A la cité Ziadia, une fillette a, hélas, été mordue il y a quelques jours à Hamma Bouziane par un chien enragé. Cela étant, plusieurs foyers de rage ont été signalés ces dernières années et plusieurs quartiers ont été également mis en quarantaine, situation qui aurait pu être évitée si la ville n'était pas complètement dénuée de fourrières. Après avoir longtemps été squattée par les bidonvilles, l'ancienne fourrière de Constantine, évacuée récemment de ses occupants, pourrait, a-t-on appris, être réhabilitée à la faveur d'une délibération de l'assemblée communale de la ville du Vieux- Rocher en vue justement d'accueillir les animaux errants et d'endiguer le risque d'apparition de cas de rage. Pour rappel, la rage est une maladie virale transmise à l'homme par morsure de chien généralement et est responsable, selon l'OMS, de 50 000 décès par an dans le monde.