Munis de pioches, de pelles et autres outils de constructions, des jeunes ont dû d'abord partager le terrain pour délimiter la superficie qu'occupera chacun d'entre eux. Ils se sont efforcés à faire de profondes crevasses pour établir les soubassements. «La misère sociale demeure la principale raison de ces agissements. Nous avons eu recours à cette méthode afin de mettre fin à la crise de logements, surtout que la plupart des familles occupant les caves sont atteintes par des pathologies respiratoires et des MTH», dira un jeune. D'ailleurs, depuis le séisme qui a secoué la commune d'Arzew, la nuit du jeudi dernier, plusieurs familles ont vu leurs bâtisses fissurées par les répliques engendrées par le phénomène. D'après eux, cette vaste opération de constructions illicites a débuté il y a quelques mois. «Devant l'immobilisme des responsables locaux, nous avons pensé à occuper ce terrain à l'abandon depuis belle lurette pour en faire un grand hameau à l'instar de Douar «Zouia» de Hassi Bounif qui a contribué à résorber la crise de logements», signale un habitant. La plupart de ces jeunes ont soulevé le problème de l'insuffisance du quota des logements octroyé pour la ville d'Arzew. «En attendant la réalisation des projets, beaucoup d'entre nous n'ont pas pu supporter les frais exorbitants de location exigés par des particuliers», dira un jeune couple. Bien que l'espace squatté par ces familles soit un terrain communal, les squatteurs refusent de le céder sans contrepartie. D'ailleurs, ils se disent prêts à recourir à d'autres méthodes pour exprimer leur désarroi, tels que les sit-in ou même les émeutes en cas de revendications. «Cela fait des mois que nous sommes en train de faire le diagnostic de la situation, il semble que la nature du site jugé désertique a fait que ces propriétaires ne l'ont pas investi dans des projets d'utilité publique. Désormais, cela nous reviendra de droit sinon nous serons contraints de l'obtenir par la force», menacent-ils. Notons que, dans le cadre de l'éradication des constructions anarchiques qui ont fait que la totalité du patrimoine de l'APC a été squatté par des particuliers, une commission sera installée pour justement s'enquérir sur les constructions suspectes. Cette commission aura pour objectif de recenser les biens de la commune, à savoir entrepôts, fermes, etc. L'APC d'Arzew se penche, à l'heure actuelle, sur le recensement des constructions illicites afin d'arrêter différentes options à retenir pour la prise en charge de ce dossier.