Cette résurrection a été possible grâce à la solidarité sans faille des responsables de la troupe El Ichara, qui n'ont pas hésité à l'accueillir ainsi que sa troupe. C'est ainsi que ce prolifique et méticuleux metteur en scène parviendra à finaliser son spectacle au titre évocateur de «La fin». Mettant à profit la commémoration de la journée internationale du théâtre, Abdallah Mebrek, le président de l'association «El Ichara», accueillera le spectacle. C'est donc à cette occasion que les nombreux artistes de Mostaganem et leurs invités venus spécialement depuis Oran, assisteront à la première de cette nouvelle pièce. Connu pour son sens inné de la mise en scène, pour sa rigueur et surtout pour son amour du travail bien fait, Ahmed Belaalem parviendra sans peine à séduire les nombreux spectateurs venus en force pour découvrir cette nouvelle production, mais pas uniquement. Nombreux sont ceux qui savaient que cette mise à l'écart de cet infatigable producteur ne doit pas passer inaperçue et surtout ne doit aucunement faire oublier que la pratique artistique est devenue une autre forme de résistance contre l'incurie régnante. Sinon comment expliquer qu'à l'occasion de l'ouverture du nouveau théâtre de Mostaganem, cet illustre réalisateur, au palmarès national et international impressionnant, en soit totalement exclu ? Comment se peut-il que dans la citadelle du mouvement théâtral pré et post colonial, un artiste de l'envergure d'Ahmed Belaalem soit tout simplement étouffé par l'outrecuidance d'une simple lettre de cachet ? Montée sans ressources financières, sans soutien et en grande partie dans la rue, la pièce est une satire de la société. Elle raconte la vie d'une non-voyante qui peine à s'intégrer dans la société et qui est contrainte, à son tour et à son corps défendant, de délaisser ses vieux parents. Servie par de talentueux comédiens, la pièce a été ovationnée par le public du théâtre d'El Ichara, ce qui aura fortement ému le réalisateur qui déclarera que, sans des comédiens talentueux, le quatrième art serait bien orphelin.