Mes enfants ne peuvent plus jouer dehors, nos routes sont devenues des bourbiers. Je le leur interdis. Les deux ont des problèmes respiratoires».Le témoignage d'un quinquagénaire du quartier Baha 2 à Mohammadia s'apparente à une longue litanie. Le cadre de vie de la population s'est dégradé sans que les responsables locaux décident de lancer des travaux de réaménagement. Les résidants ont réclamé à cor et à cri une prise en charge effective de leurs revendications. Une lettre vient d'être adressée au wali d'Alger par les résidants, qui souhaitent avoir «la chance de vous (le wali) rencontrer dans notre cité, de vous en faire la présentation et de vous entretenir de vive voix de nos problèmes.» Les résidants tiennent à rassurer le premier magistrat de la wilaya de la «modicité» de leurs revendications.«Nos doléances ne sont pas extraordinaires et ne nécessitent aucune décision particulière, elles ne concernent que l'assainissement et la viabilisation de notre quartier dont les travaux de réalisation prévus pour une courte période (un trimestre) sont à présent totalement arrêtés suite à la mésentente entre les membres de l'Assemblée communale (APC) de Mohammadia», peut-on lire dans la pétition dontEl Watan détient une copie. Les rédacteurs relèvent que bien que ce projet ait été individualisé et budgétisé depuis plus de 6 années, l'engagement pour sa réalisation a été considérablement perturbé par le «comportement inqualifiable, ou pour le moins irresponsable des différents élus qui se sont succédé depuis au niveau de notre commune.» Les protestataires affirment avoir pris attache avec les différents responsables locaux, en vain. «Nous avons vainement exposé à de nombreuses occasions la précarité de la situation de notre site d'habitation aux différents responsables qui se sont succédé (depuis ces 3 derniers mandats) à la tête de notre commune. De même que nous n'avons pas manqué de porter par différents courriers ces problèmes à la connaissance du wali délégué de Dar El Beïda, ainsi qu'aux autres responsables supérieurs, y compris le ministre de l'Intérieur, et même M. le secrétaire général du FLN (parti majoritaire au niveau de l'APC de l'époque) que nous avions naïvement pensé susceptible et capable d'intervenir en notre faveur», précisent-ils. La cité n'est qu'à quelques centaines de mètres des «beaux endroits que vos collaborateurs chargés du programme de vos visites vous ont fait récemment visiter dans la même commune». Selon les rédacteurs de la pétition, les responsables communaux ont omis «volontairement» de prévoir le passage du wali par la cité, probablement pour lui «éviter les désagréments de la visite d'un site qui tient beaucoup plus d'un sale chantier voire d'un véritable bourbier que d'un quartier d'habitation, lotissement immédiat du quartier général de la Garde républicaine, du Palais des expositions (Foire d'Alger) de l'hôtel international Hilton, du Centre international des affaires, etc.». «Nos récentes démarches auprès des responsables de la nouvelle APC nous avaient permis d'être informés que le chantier, rouvert en janvier 2014, a été immédiatement arrêté en raison du refus des élus d'approuver l'avenant correspondant à certains travaux spécifiques préalables à la poursuite de la réalisation», précisent-ils. Les habitants réclament l'intervention du wali et des décisions fermes. «Nous vous saurons gré des instructions que vous voudrez bien donner et des dispositions que vous voudrez bien faire prendre à tout responsable concerné à l'effet de faire reprendre les travaux de ce chantier à l'arrêt depuis plus de 3 mois», réclament les rédacteurs. Il nous a été impossible d'avoir la version des responsables locaux (APC et wilaya déléguée de Dar El Beida). Les concernés sont «en réunion», ne cesse-t-on de nous répéter.