L'exercice 2013 clôturé et vous allez recevoir vos états financiers et notamment votre compte de résultat. L'examen de ce compte vous permet de connaître la performance réalisée par votre entreprise en 2013 et de savoir si le résultat net dégagé provient de l'activité même de votre entreprise, de sa situation financière ou d'éléments exceptionnels. En effet, le compte de résultat est divisé en trois parties : • une partie exploitation, qui sert à déterminer le résultat de l'activité proprement dite ; • une partie financière, qui détermine le résultat lié aux choix financiers (placements, emprunts…) ; • une partie exceptionnelle, d'où découle le résultat exceptionnel. Et c'est le cumul de ces trois résultats (exploitation, financier et exceptionnel), diminué de l'impôt sur les sociétés et, le cas échéant, de la participation des salariés aux fruits de l'expansion, qui correspond au bénéfice net (ou à la perte nette de l'exercice). La marge et les charges La marge brute est aussi un indicateur important : elle correspond au chiffre d'affaires diminué du coût d'achat des marchandises vendues, incluant les frais accessoires et la variation de stocks. Il est indispensable de comparer le taux de marge qui en ressort avec celui des exercices précédents. Autre point sensible, le poids de certaines charges, qui peut avoir une influence déterminante sur votre résultat. Vous devez donc reprendre chaque poste de charges et analyser son évolution sur les derniers exercices et par rapport à la variation de votre chiffre d'affaires. Et pour les entreprises dont l'activité est fluctuante, une attention particulière doit être portée aux charges fixes (charges non liées directement au volume d'activité). Elles peuvent en effet être pénalisées par un poids excessif de ces charges fixes, difficilement compressibles. La capacité d'autofinancement Pour le calcul de votre résultat, certaines charges qui ne sont pas décaissées durant l'exercice — les dotations aux amortissements et aux provisions principalement — et certains produits qui ne font pas l'objet d'encaissements telles les reprises sur provisions, sont pris en compte. Si vous neutralisez ces charges non décaissées (non monétaires) et ces produits non encaissés, en ajoutant les premières au résultat et en déduisant les seconds, vous obtenez le flux de trésorerie dégagé par votre entreprise que l'on appelle encore la «capacité d'autofinancement», terme employé chez les Latins et «cash flow» chez les Anglos-Saxons. Cette capacité d'autofinancement doit permettre à l'entreprise de rembourser le capital des emprunts, de payer les investissements financés sur fonds propres (autofinancés), de financer le besoin en fonds de roulement (cf. ci-contre) et de rémunérer les propriétaires de l'entreprise, associés ou entrepreneur individuel. «Penser au besoin en fonds de roulement !» Le besoin en fonds de roulement se définit comme l'argent qu'il faut mettre dans l'entreprise pour la faire fonctionner. En effet, celle-ci doit en général engager des dépenses pour régler achats, frais généraux, frais de personnel… avant même d'encaisser le montant des ventes issues du cycle d'activité. Le besoin en fonds de roulement correspond ainsi aux stocks et aux créances clients de l'entreprise plus les comptes rattachés diminués de ses dettes non financières (fournisseurs, personnel…). En pratique, ce besoin en fonds de roulement dépend directement du volume d'activité de votre entreprise. En effet, lorsqu'une entreprise connaît un fort développement, le besoin en fonds de roulement croît plus rapidement que le chiffre d'affaires. En phase de croissance, il faut donc toujours prévoir le financement de ce besoin en fonds de roulement afin que la croissance ne soit pas synonyme de difficultés de trésorerie. Il est donc primordial que vous évaluiez votre besoin en fonds de roulement et que vous suiviez son évolution. Suivez notamment les délais de règlement de vos clients, car un dérapage de quelques jours peut avoir des conséquences importantes sur votre trésorerie. L'équilibre Financier du Bilan Vous ne devez pas vous arrêter à l'analyse de votre résultat. L'analyse de votre bilan est aussi importante. Dans ce bilan figurent les actifs de votre entreprise. Certains sont dits durables ou permanents (non courants), car ils présentent une forme de stabilité : le fonds de commerce et le matériel par exemple. D'autres font partie du cycle d'exploitation et ont des délais de rotation plus rapides, tels que les stocks ou les créances clients ; ils peuvent être qualifiés d'actifs à court terme (courants). En ce qui concerne le passif, la même distinction peut être faite. Le passif à long terme comprend les fonds apportés ou laissés par les associés ou l'entrepreneur, à la disposition de l'entreprise, et la partie des emprunts dont l'échéance est à plus d'un an. En revanche, les autres dettes — fournisseurs, organismes sociaux, Etat…— sont payables, le plus souvent à brève échéance, quelques semaines ou quelques mois. En principe, l'équilibre financier d'une entreprise est atteint lorsque ses biens durables (ou emplois stables) sont financés par des ressources à long terme (ou ressources stables). Si tel n'est pas le cas, il convient de remédier à cette situation par une augmentation des capitaux à long terme (augmentation du capital ou emprunts) mis à la disposition de l'entreprise. Une décision importante. Ceux sont-là quelques conseils qui serviront, on l'espère bien, à prendre les bonnes décisions.