Le Français Kevin Gameiro, entré en prolongation (104'), a transformé le penalty décisif devant le mur blanc des supporters andalous et offert un incroyable palmarès à son club, qui rejoint le FC Barcelone, Valence CF, Liverpool, la Juventus et l'Inter avec trois C3 (2006, 2007, 2014) ! Pour Benfica en revanche, la malédiction de Béla Guttmann dure toujours. L'entraîneur qui lui avait prédit 100 ans sans gagner de Coupe d'Europe après les deux victoires en Coupe des champions (1961, 1962) a toujours raison. L'autre héros du match est Beto, le portier de Séville, comme à l'opéra, qui a dévié les tirs d'Oscar Cardozo et de Rodrigo. Le gardien portugais avait déjà remporté la C3 en 2011 avec le FC Porto. Parfaitement organisé autour de son formidable meneur de jeu Milan Rakitic, Séville a contenu un Benfica dominateur jusqu'à la séance des tirs au but. En 2007 déjà, les Andalous avaient battu l'Espanyol Barcelone aux penalties (2-2, 3 tab à 1). Séville s'impose au bout d'un parcours d'outsider commencé au troisième tour préliminaire, le 1er août 2013 contre Podgorica, après avoir déjà gagné contre son rival sévillan, le Betis, aux tirs au but, en remontant une défaite à domicile (2-0) à l'aller, et ne s'est qualifié qu'à la dernière seconde de la demi-finale à Valence (2-0/1-3) sur un but du Camerounais Stéphane Mbia, qui a transformé son tir mercredi. Tant d'occasions ratées Le Benfica peut s'en vouloir d'avoir manqué tant d'occasions dans un match qu'il a dominé. Jorge Jesus a dû faire un changement dès la 25e minute, son ailier droit Miralem Sulejmani est sorti blessé, touché sur un tacle d'Alberto Moreno, remplacé par André Almeida, un défenseur, qui a décalé Maxi Pereira, le principal animateur du Benfica, au milieu. Le jeu n'a commencé à se délier vraiment que juste avant la mi-temps, avec trois occasions du Benfica, pour Rodrigo, contré deux fois (40', 45'), et sur un face à face Maxi Pereira-Beto sur un ballon aérien encore remporté d'une main ferme par le gardien (45'). Benfica est reparti aussi fort qu'il avait terminé la première période, avec trois frappes coup sur coup, amorcées par un Maxi Pereira déchaîné. Mais il y avait toujours un pied, le gardien ou Moreno sur sa ligne pour empêcher le ballon d'entrer (48'), juste sous les regards de la «curva» du Benfica, qui a dû penser à ce moment à la malédiction de Béla Guttmann… Pourtant les Rouges ont raté pire encore, sur une glissade de Lima avant de pouvoir frapper au but (72'), une reprise de Rodrigo contré par Fazio (80') et un tir sous la barre de Lima boxé par Beto (84') ! Séville a riposté surtout par des contres, orchestrés par la finesse technique et la lecture du jeu d'Ivan Rakitic, élu homme du match. Sur les plus dangereux, José Antonio Reyes a frappé sur le gardien slovène Jan Oblak (61'), et Bacca lancé sur une passe de volée du Croate a manqué de peu le cadre (101').