Farid Ferragui s'est confié, jeudi dernier, à ceux qui l'adulent et l'écoutent régulièrement. Il animera deux spectacles, les 25 et 26 décembre, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou Souriant mais pas triste comme on l'a souvent imaginé en écoutant ses textes, Farid Ferragui était, jeudi dernier, l'invité de la rencontre « Parole aux artistes » qu'anime, chaque mois, Slimane Belharet à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Sans détours et sans complexe, l'artiste a répondu aux questions de ses fans venus très nombreux voir leur idole. Paressant de très bonne humeur, Ferragui s'est confié à ceux qui l'adulent et l'écoutent régulièrement, dont la quasi-totalité est composée de jeunes. De prime abord, il a décortiqué son œuvre, mettant en relief les différentes phases de son parcours. « Nous avons réussi, avec le temps, à surmonter progressivement plusieurs tabous, mais tout en gardant toujours l'originalité de nos traditions », a-t-il fait remarquer, allusion faite, sans nul doute, à ses chansons d'amour qui ont enchanté les cœurs. « Oui, j'ai chanté l'amour, mais avec dignité », a-t-il déclaré. Pour l'enfant de Tizi Gheniff, ce sentiment d'affection et d'attachement envers un être pousse ceux qui le ressentent à rechercher l'approche de cet amour. Autrement dit, estime-t-il, ni les tempêtes ni les aléas de la vie ne peuvent ébranler l'amour qui nous renvoie, dans la plupart du temps, à un profond sentiment de tendresse envers une personne. Tel un psychanalyste, Farid Ferragui lève le voile sur les myriades qui entourent notre société. « La manière la plus profonde de sentir son attachement à quelqu'un, c'est quand on en souffre », a-t-il expliqué à l'un de ses fans. Il le ressent et il l'a souvent dit dans ses textes, notamment dans Win sinan thayri theshel, Thuderth nethmara, Moquelegh gher defir et A Youl saou nif. En somme, l'amour intervient comme un facteur majeur dans les relations sociales. L'art est d'ailleurs un moyen privilégié pour exprimer ce sentiment qui est devenu l'un des thèmes les plus courants, particulièrement chez les chanteurs, a-t-il laissé entendre. « L'amour ne nécessite pas des moyens matériels. Il doit seulement être basé sur la sincérité, et le reste viendra dans une relation saine », a-t-il ajouté. L'invité de la rencontre « Parole aux artistes » a relevé aussi que dans ses albums, il n'a pas omis de chanter sur la séparation, comme il a donné une haute considération dans ses chansons à la femme et dans, entre autres, Levha, Téléphone, Rouh dayen, A yelli ainsi que Astane d'goukham la thestrou. Toutefois, durant sa carrière, Farid ne s'est pas limité seulement à des chansons d'amour. Il a chanté la revendication identitaire, les conditions sociales où se morfondent les Algériens, comme il a également rendu hommage à plusieurs hommes ayant marqué de leur empreinte l'histoire de notre pays. Ainsi donc, si l'amour se taille la part du lion dans les mélodies de l'artiste, d'autres thèmes y ont été traités d'une façon philosophique par Farid Ferragui, comme Akal d'uzar, Ameksa et Thavrast et Imedhbrane, des textes raffinés pleins de sens. Aussi, dans sa chanson Khas aka themouthedh, il a revisité Matoub Lounès, l'un des symboles de la chanson kabyle assassiné en 1998. Dans le volet projet, notons que Farid Ferragui prépare, d'ores et déjà, un nouvel album, qui sera probablement sur le marché en mars prochain, a-t-il affirmé. D'ici là et pour l'heure, il anime des spectacles en Algérie et en France. Il sera à l'affiche, les 25 et 26 décembre, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Un rendez-vous à ne pas rater.