«Le gouvernement d'union nationale voulu au départ a fait place à un gouvernement de pacotille sans programme et sans vision, où l'essentiel de sa composante a été recruté parmi les clientèles de la justice», déclare le président du parti, Mohcine Belabbas, dans son discours d'ouverture. Le discours offensif de Mocine Belabbas ne s'arrête pas là. «Ce sont les mêmes acteurs responsables du viol de la Constitution en 2008, qui avaient présenté la levée de la limitation des mandats comme une grande avancée démocratique, qui expliquent aujourd'hui que le retour à la limitation des mandats présidentiels à deux est une exigence et un fondement essentiel de la démocratie», rappelle le jeune dirigeant politique, qui estime que les propositions du chef de l'Etat ignorent les sujets essentiels que sont «le passage de la verticalité du pouvoir à la séparation des pouvoirs, la réforme territoriale, l'officialisation de langue amazighe». Interpellé sur ses alliances avec des partis d'obédience différente, notamment islamiste, le président du RCD répond avec aisance. Tout en expliquant qu'aucun parti ne peut «résoudre» à lui seul la crise que vit le pays, Mohcine Belabbas indique que «la coordination pour les libertés et la transition démocratique est la réponse la plus adaptée à la situation actuelle. Elle fixe les règles démocratiques qui s'imposent à tous les participants à la transition, elle travaille à l'élaboration des conditions de la libre expression politique jamais tolérée dans notre pays. Une fois ces conditions arrachées, chaque organisation souhaitant se présenter devant le peuple sera libre de le faire, seule ou avec d'autres partenaires». Revenant sur le parcours de son parti, il rappelle que beaucoup de positions prises par le RCD relèvent «désormais» du débat public. «Durant dix-huit mois, le RCD n'a cessé d'alerter sur l'urgence de la dissolution de la police politique, la destitution du chef de l'Etat en vertu de l'article 88 de la Constitution, la restitution du sigle FLN à la mémoire collective, la mise en place d'une Constitution pérenne et l'installation d'une commission permanente et indépendante d'organisation et de gestion des élections pour garantir le libre choix du citoyen», a-t-il ajouté. Les travaux du conseil national du RCD se sont poursuivis toute la journée d'hier à huis clos ; ils devaient être sanctionnés par une déclaration politique.