Au RCD, la conviction est chevillée quant au bon choix de l'option de la transition démocratique que le parti a fait sienne il y a des mois. Une option qu'il partage depuis, avec des partis d'autres obédiences et bien d'acteurs syndicaux et associatifs et personnalités. M. Kebci - Alger (Le Soir) Et le président du parti s'est fait le devoir de s'y attarder hier lors de son discours tenu à l'ouverture d'une session ordinaire, la septième, du conseil national. Une session qui, faut-il le noter, a vu la présence de presque la totalité des membres de cette instance. «La vérité est que la Coordination pour les libertés et la transition démocratique est la réponse la plus adaptée à la situation actuelle. Elle fixe les règles démocratiques qui s'imposent à tous les participants à la transition. Elle travaille à l'élaboration de conditions de la libre expression politique jamais tolérée dans notre pays», signifiera Mohcine Belabbas. Car, ajoutera-t-il, «ce n'est qu'une fois ces conditions arrachées, que chaque organisation souhaitant se présenter devant le peuple est libre de le faire seule ou avec d'autres partenaires. Mais nulle compétition ne peut prétendre régler la crise qui menace la Nation si les fraudes électorales ne sont pas éradiquées». Et de convoquer l'Histoire pour appuyer son assertion en affirmant que «c'est la première fois depuis 1956 que des sensibilités politiques différentes se rencontrent en terre algérienne pour définir le minimum qui doit permettre au peuple algérien de décider de son destin. La CLTD fait écho au principe de la Soummam qui a rassemblé le pays sur le minimum qui peut libérer le peuple d'un ordre politique inique. Hier, c'était le colonialisme, aujourd'hui c'est l'arbitraire militaro-tribal». Ne tarissant pas d'éloges à l'égard d'une option que le parti a fait sienne au même titre que d'autres exigences devenues au fil des mois des éléments du débat public comme la destitution du chef de l'Etat en vertu de l'article 88 de la Constitution, la restitution du sigle FLN à la mémoire collective, la mise en place d'une Constitution pérenne et l'installation d'une commission permanente et indépendante d'organisation et de gestion des élections pour garantir le libre choix du citoyen, Belabbas qualifiera la transition démocratique d' innovation politique qui n'appartient pas au registre politique du système. D'où, estimera-t-il, l'impossibilité qu'elle puisse être «assumée, récupérée ou managée par les dirigeants en poste». Ces derniers, même s'ils ont été contactés par «loyauté et pédagogie», ils auront, néanmoins, selon Belabbas, «du mal à participer au nettoyage moral et politique de la vie publique avant de prendre part à des élections régulières». Pour le président du RCD, la transition démocratique est une entreprise qui doit être soit menée à son terme par «une génération qui ne fait pas de la présence de parrains un préalable à sa réussite de la transition», ajoutant que «la conduite et le succès de la transition démocratique sont des conditions de sauvegarde de la nation algérienne». A propos du projet de Constitution consensuelle, le président du RCD qui a déjà signifié le refus de prendre part aux concertations inhérentes, y lit une «session de rattrapage» du Président «mal élu». «Le chef de l'Etat, au courant du taux de participation réel de 17% et conscient de son illégitimité, tente de s'acheter une crédibilité en lançant des initiatives désespérées», soutiendra Belabbas. En sus, ajoutera-t-il, la cascade d'échecs avec, citera-t-il, en exemple, un gouvernement censé être d'union nationale et qui a fait place à un gouvernement de «pacotille sans programme et sans vision où l'essentiel de sa composante a été recrutée parmi les clientèles de la justice». Et pas que sur la forme que la critique du chef du RCD s'articule car dans le contenu du projet, il a de quoi se mettre sous la dent. «Le projet de Constitution adressé aux partis politiques confirme «le manque de sérieux de la démarche et l'inconsistance des amendements proposés», estimera-t-il, avec «aucun problème fondamental qui «n'a pas été abordé». «Ce sont les mêmes acteurs responsables du viol de la Constitution en 2008 qui avaient présenté la levée de limitation des mandats comme une grande avancée démocratique qui expliquent aujourd'hui que le retour à la limitation des mandats présidentiels à deux est une exigence et un fondement essentiel de la démocratie. Le passage de la verticalité du pouvoir à la séparation des pouvoirs, la réforme territoriale, l'officialisation de la langue amazighe sont encore une fois ignorés », dira-t-il encore.