C'est aujourd'hui que s'ouvre la session parlementaire de printemps annoncée cette semaine par des communiqués officiels. Une session jugée « politiquement importante » de par la responsabilité qu'auront à assumer autant la Haute que la Basse Chambres du Parlement. Cela en raison de l'introduction, notamment, de trois textes : les avant-projets de loi sur les hydrocarbures, d'ordonnance sur le code de la famille (amendements) et d'ordonnance sur le code de la nationalité (amendements). Les membres du Conseil de la nation autant que ceux de l'Assemblée populaire nationale (APN) n'auront pas à débattre des deux derniers textes, mais seulement à voter leur adoption, a-t-on appris de sources parlementaires. Quant à l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures, le débat promet d'être houleux tant les positions de certains groupes parlementaires sont d'ores et déjà connues. Il s'agit surtout du Parti des travailleurs qui, au niveau de l'APN, tentera de faire valoir ses thèses de « défense des intérêts fondamentaux des Algériens ». Or il apparaît évident que cette loi passera comme une lettre à la poste. Sinon comment expliquer la tenue d'une réunion de l'Alliance présidentielle (FLN, RND et MSP) précisément trois jours avant l'ouverture de cette session de printemps. Une alliance qui, s'inspirant du modèle UMP dans son soutien à Chirac, prend, dès à présent, les devants pour s'imposer, avec force, au niveau du palais Zighoud Youcef. Acquise au programme du chef de l'Etat, la majorité détenue actuellement par le FLN suffirait amplement à faire adopter tous les projets de textes qui seront introduits au fur et à mesure. Que viennent s'ajouter les voix des deux autres partis de l'alliance - le RND et le MSP -, c'est le coup de grâce devant toute velléité d'une quelconque opposition au sein de l'hémicycle. En tout cas, le président de la République a déjà donné le ton, mercredi dernier, lors de son discours fleuve prononcé à la Maison du peuple (Alger). A l'occasion du double anniversaire du 24 Février - création de l'UGTA (1956) et nationalisation des hydrocarbures (1971) -, Bouteflika avait expliqué que ce projet de loi a été, peu ou prou, imposé à l'Algérie. Donc, une manière d'indiquer la voie à suivre pour les parlementaires pour ce cas particulier. Finalement, c'est à eux qu'incombera « la responsabilité historique » d'engager le pays sur un autre registre des rapports énergétiques avec l'extérieur. A signaler, toutefois, que le Parlement aura, au cours de cette session, à débattre également de plusieurs autres textes de loi.