Si je m'adresse à vous, c'est parce que, pour moi, vous représentez ce peuple multiple, chaleureux et généreux que j'ai toujours aimé. Aujourd'hui, je me vois dans l'obligation de faire appel à vous. Permettez-moi tout d'abord de me présenter. Je suis Djamila Bouhired, condamnée à mort en 1957 par le tribunal militaire d'Alger. Je me trouve actuellement dans une situation critique. Malade, les médecins m'ont conseillé trois interventions chirurgicales lourdes et coûteuses, auxquelles je ne peux faire face : l'hospitalisation, les interventions chirurgicales, les soins, les médicaments et l'hébergement dans un hôtel ne peuvent pas être couverts par ma retraite et la petite pension de guerre. Aussi, je vous demande de bien vouloir m'aider dans la mesure de vos possibilités. Avant de terminer, je voudrais remercier chaleureusement certains émirs des pays du Golfe que je considère comme frères pour leur générosité et leur compréhension, pour leur offre généreuse et spontanée à vouloir me prendre en charge, offre que j'ai dû refuser. Avec tous mes remerciements aux sœurs et frères algériens et ma fraternelle affection. Djamila Bouhired