-Vous participez au Salon de l'étudiant d'Alger ; quel est votre objectif ? L'objectif de l'ALC à travers sa participation au Salon de l'étudiant est la promotion des certifications internationales en langue anglaise telles que le test TOEIC, le test d'anglais de référence pour l'évaluation de l'anglais pour un usage en milieu professionnel et le test TFI™ pour l'évaluation du français pour un usage dans un contexte professionnel. Ces tests attestent du niveau d'anglais et/ou de français des étudiants, leur permettant de faire valoir leurs compétences auprès de futurs employeurs ou encore d'intégrer certains établissements supérieurs à l'étranger pour des échanges. De grandes entreprises comme Renault en ont fait un critère à l'embauche. Notre second objectif est la promotion des études à l'étranger auprès des étudiants algériens à travers notre filiale ALC Tours, spécialisée dans les stages linguistiques de courte et longue durée et l'inscription dans les universités américaines et britanniques principalement. -La formation dans les langues attire-t-elle un grand nombre d'étudiants(e)s ? En effet, on assiste en Algérie à un engouement croissant pour les langues et particulièrement l'anglais ces dix dernières années, la demande étant boostée par l'explosion d'Internet et des réseaux sociaux, mais aussi par l'ouverture de l'économie du pays à l'international, et par conséquent l'exigence par les sociétés multinationales installées en Algérie, mais aussi de plus en plus nationales de la maîtrise de l'anglais comme critère essentiel de recrutement. -Quel rôle joue la formation dans les langues dans l'essor de l'économie du pays, notamment avec l'entrée du pays dans l'économie de marché ? Pour illustrer l'importance de l'anglais dans l'économie mondialisée d'aujourd'hui, je vous renvoie vers le site internet : whyenglishmatters.com qui mesure l'impact de l'anglais dans le monde professionnel ; on y apprend entre autres que 67% des échanges dans le business au niveau mondial se font en anglais et que 1 personne sur 4 dans le monde parle anglais ! Je rentre d'un séminaire à Cracovie, en Pologne, sur l'évaluation linguistique organisé par ETS Global, le créateur des tests TOEFL, TOEIC et TFI où une quarantaine de pays de la région Europe, Moyen-Orient et Afrique était représentée ; devinez dans quelle langue on a pu échanger entre nous pendant et en dehors des présentations ? L'anglais, évidemment ! Donc, je n'aurais eu aucune chance de participer à un tel séminaire et de représenter mon pays si je ne maîtrisais pas la langue internationale par excellence. -Quelles perspectives de recrutement se présentent aux étudiants diplômés dans cette filière ? Au début des années 2000, qui ont vu l'arrivée en masse des sociétés étrangères en Algérie, il était de bon ton d'être diplômé en littérature anglaise ou en traduction, même si on n'avait aucune qualification technique ou commerciale, car vous étiez recruté sur-le-champ et formé ensuite sur le tas ou à travers une formation métier, et ce, à telle enseigne que nous en tant qu'école de langues nous trouvions du mal à recruter des enseignants d'anglais qualifiés, les meilleurs étant pris par ces sociétés avec des salaires mirobolants pour l'époque. Ce fut particulièrement le cas à Hassi Messaoud auprès des majors pétroliers et autres sociétés de services pétroliers internationales. -Quelles sont les institutions et les entreprises qui sollicitent le plus les étudiants diplômés dans cette filière ? Comme cité précédemment, les multinationales sont au top des recruteurs de candidats anglophones, mais aussi les sociétés nationales telles que Sonatrach pour certains postes techniques ou commerciaux, ainsi que certains organismes publics traitant de plus en plus à l'international. En citant les institutions publiques, savez-vous que dans les pays arabes tels que le Koweït, Bahreïn, la Jordanie ou l'Egypte, pour ne citer que ceux-là, tout candidat à un poste dans la fonction publique (Civil servant) doit justifier d'un score minimum à un test d'anglais international reconnu, tel que le TOEFL ou le TOEIC ? En Algérie, tout reste donc à faire dans ce domaine. Mais il n'est jamais trop tard, un pays comme le Liban est passé de pays francophone par excellence à pays anglophone en à peine dix ans ! Ce n'est pas un hasard si les managers libanais s'exportent allègrement dans le monde entier. -Existe-t-il sur le marché national de la documentation suffisante pour les étudiants en langues ? Ce qui manque en Algérie dans ce domaine, c'est surtout la formation des enseignants en langues, aux méthodes d'enseignement modernes basées sur l'approche communicative et l'intégration des compétences linguistiques (Integrated skills), mais aussi à l'utilisation des outils multimédias et Internet en classe, ce qui rendrait le cours plus attractif et interactif. Aujourd'hui, on peut littéralement se passer du livre pour enseigner les langues grâce notamment au e-learning.