Le conseil d'administration du groupe égyptien Orascom Telecom Holding (OTH) a annoncé hier, dans un communiqué de presse, son intention d'augmenter son capital par voie d'émission de nouvelles actions. Une proposition dans ce sens sera soumise à l'approbation des actionnaires lors d'une réunion extraordinaire qui se tiendra le 27 décembre prochain. Le communiqué note que le but de cette opération est de permettre à l'entreprise d'avoir plus de liquidités et de pouvoir ainsi avoir des capacités de financement pour le groupe, « dans le cas où il n'y a pas de résolution immédiate du litige fiscal en Algérie ». OTH espère lever 800 millions de dollars. Le groupe a fait appel à de nombreuses institutions financières, à savoir Bank of America, Merrill Lynch, BNP Paribas, Citigroup Global Markets Limited, Credit Suisse Securities (Europe) Limited et EFG-Hermes pour l'accompagner dans cette augmentation du capital. Naguib Sawiris, président-directeur général d'OTH, a relevé que « cette transaction permettra à la société de renforcer le bilan » du groupe qui œuvre pour le règlement du litige fiscal en Algérie. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait indiqué récemment, en faisant allusion à OTH, que « le transfert de capitaux ne pouvait se faire sans acquittement des droits fiscaux ». Il avait tenu à préciser que « l'affaire remonte à 12 mois et ne date pas d'aujourd'hui ». « Seulement, l'opérateur lui-même a formulé le vœu que cette mesure de redressement ne soit pas rendue publique », a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse, à l'issue des travaux de la tripartite. « Cette entreprise a demandé aux autorités fiscales algériennes de ne rien dire (sur cette question) pour ne pas la gêner dans ses affaires internationales. Mais le jour où nous avons été accusés de "piraterie" concernant le transfert de capitaux à l'étranger, les autorités fiscales algériennes ont appliqué la réglementation en vigueur, le transfert de capitaux ne pouvant se faire sans acquittement des droits fiscaux », a-t-il fait valoir. OTH avait annoncé, le 18 novembre dernier, dans un communiqué, que sa filiale algérienne OTA avait reçu une notification du département des grandes entreprises de la Direction générale des impôts pour un redressement fiscal d'un montant de 43,9 milliards de dinars, soit 596,6 millions de dollars. OTA doit s'acquitter de cette somme au titre des exercices 2005, 2006 et 2007.