Les assises, les débats et les journées consacrés à la sensibilisation sur l'importance de la préservation de l'environnement organisés à travers des communes de la wilaya de Tizi Ouzou n'ont pas donné les résultats escomptés. La sonnette d'alarme a été suffisamment tirée par les amis de la nature, mais les moyens et les mécanismes nécessaires ne sont pas mis en place. Sur le terrain, rien n'a changé et aucun progrès n'a été enregistré. Les accotements des routes sont envahis par des déchets hétéroclites. Les bouteilles, les cannettes, les gravats et autres objets divers agressent la vue. De Ouadhias à Tizi Ouzou, en passant par Tizi Ntléta, Mechtras, Boghni, Souk El Tenine, Maâtkas et Tirmitine, le constat est affligeant. Pourtant, des journées consacrées à la sensibilisation des citoyens sur la protection de la nature ont été tenues dans ces localités. Des volontariats d'un jour ont été organisés mais les déchets reviennent le lendemain. Les collectivités locales ne sont même pas en mesure d'assurer une collecte efficace des ordures ménagères pour diverses raisons. Les incivilités et l'irresponsabilité sont devenues au fil du temps des reflexes dont la plupart des citoyens n'arrivent pas à s'en défaire. Ils continuent de se débarrasser de leurs ordures n' importe où. Pourtant par endroits, des bacs à ordures sont disponibles. Les jets de bouteilles et des cannettes vides par les fenêtres des véhicules sont monnaie courante. Les champs, les oliveraies et les plaines sont considérablement envahis par les contenants et les sachets noirs. Certaines décharges sauvages, comme c'est le cas à Ighil Oumenchar, entre la commune de Souk El Tenine et celle de Mechtras, débordent sur la chaussée. Du côté de Tizgui, entre Béni Douala et Tizi Ntléta, la décharge sauvage incommode les riverains et les usagers de la route. A Mechtras, la pollution bat son plein. Les eaux usées et les eaux pluviales se mélangent et s'infiltrent par endroit dans le réseau de l'AEP. Dans cette commune riche en ressources hydriques, les rivières, les fontaines et des centaines de puits sont déjà pollués. A Boghni, le constat n'est pas meilleur. Même le parc national du Djurdjura n'échappe pas à cette pollution. A Ouadhias, le talweg qui reçoit toutes les eaux usées de la commune malmène les habitants. Elles se déversent dans le barrage de Taksebt. L'ovoïde et la station d'épuration promis ne voient pas encore le jour. Les eaux usées de plusieurs villages de la commune de Béni Douala se jettent directement dans le barrage de Taksebt. A Maâtkas, une si belle région, la nature est toujours agressée par la multiplication des dépotoirs et des décharges sauvages. C'est dire que les assises sur l'environnement lancées par le wali de Tizi Ouzou et auxquelles les autorités locales à travers toutes les communes de la wilaya, ont adhéré ont fait l'effet d'un coup d'épée dans l'eau. Beaucoup de discours et trop peu d'action.