La majorité des candidats ayant participé récemment au concours de recrutement d'adjoints d'éducation sont des universitaires. Les personnes ayant le niveau de terminale ont de moins en moins de chances de trouver un emploi. Nombre d'entre elles se disent lésées du moment où les différents concours de recrutement relevant de la Fonction publique connaissent une forte participation des universitaires, ce qui diminue leurs chances de décrocher un emploi. Selon la réglementation en vigueur, il est pourtant interdit de postuler à un poste relevant de la Fonction publique si le niveau ou le diplôme exigé est inférieur à celui du postulant. D'ailleurs, le candidat ayant une licence, à titre d'exemple, ne peut pas présenter son diplôme dans le dossier de candidature à un poste exigeant le niveau de terminale sous peine de voir son dossier rejeté. Ceci pour permettre, notamment, aux non-universitaires de postuler à un emploi en rapport avec leur niveau. Il y a quelques jours, sur les 2765 candidats ayant participé, à Blida, au concours de recrutement de 104 adjoints de l'éducation nationale (surveillants), la majorité d'entre eux ont une licence ou autres diplômes, ce qui leur permet de postuler à plusieurs postes, contrairement à ceux qui ont le niveau de terminale. Ces derniers réclament l'application de la réglementation en vigueur dans ce domaine en éliminant de ces concours ceux qui ont le bac et plus. Ils proposent ainsi que la Fonction publique établissent une coordonnation avec l'Office national des examens pour avoir la liste des personnes ayant participé au concours des adjoints de l'éducation et qui possèdent, en même temps, le diplôme du baccalauréat. Les mêmes protestataires craignent aussi que le futur concours des commis greffiers, programmé prochainement, soit « envahi » également par les universitaires. Ce concours vise à recruter 73 commis greffier pour la cour de Blida et les différents tribunaux qui en dépendent, sur un total de 787 postes réservés à ce profil à l'échelle nationale. « J'ai le niveau de terminale et je sombre dans le chômage depuis 10 ans déjà. A 30 ans, j'ai voulu profiter du concours des adjoints de l'éducation, lequel a eu lieu l'année dernière et cette année après 10 ans de gel. Mais quelle était ma surprise lorsque j'ai vu le nombre impressionnant de candidats le jour de l'examen et que surtout la plupart de ces derniers avaient le bac et plus », nous dit d'un air révolté un candidat qui voit ses chances réduites pour réussir le concours. « Certes, même les universitaires souffrent des affres du chômage. Toutefois, ils ont plus de chances de trouver un emploi par rapport à nous, que ce soit au niveau de la Fonction publique ou dans le secteur économique », ajoute pour sa part une quadragénaire possédant uniquement le niveau terminale et qui cherche désespérément un emploi en rapport avec son profil. Interrogé, un spécialiste en ressources humaines nous dit qu'il craint fort quant aux retombées de ce phénomène sur le fonctionnement de nos administrations : « Un licencié ou un ingénieur qui postule au poste de surveillant, à titre d'exemple, bâcle souvent son travail du moment qu' il considère son profil largement supérieur par rapport à ses tâches. Pour lui, être adjoint de l'éducation est une fonction provisoire, en attendant d'accéder à un poste répondant à son profil. Du coup, il n'assume pas convenablement son travail. »