Soixante-dix travailleurs de la société portugaise ITT (Installation technique totale), spécialisée notamment dans l'installation des équipements dans le domaine des télécoms, se retrouvent sans salaires, pour certains depuis juin 2008. Malgré un PV de non-conciliation établi par l'inspection du travail de Aïn Naâdja et deux décisions de justice en leur faveur, dont la dernière a été rendue par le tribunal d'Alger le 17 décembre 2008, ces travailleurs se retrouvent dans l'impasse. La justice a pourtant condamné la société portugaise à leur verser leurs salaires, leurs congés annuels et à régulariser leur situation vis-à-vis de la sécurité sociale. Les représentants des salariés, qui se sont déplacés au siège du journal, se disent « désemparés face au déni de la loi affiché clairement par leur patron portugais ». « Cela ne nous empêche pas d'être déterminés à revendiquer notre dû », nous ont-ils dit, soulignant que la société qui les emploie « est de droit algérien et doit appliquer les décisions de la justice algérienne qui les a confortés clairement et par deux fois dans la justesse de leurs revendications ». La SARL ITT, créée en janvier 2008, est une filiale de la Proconsultores Algérie, créée en janvier 2006 et spécialisée dans l'ingénierie et les télécommunications. Les deux entreprises appartiennent à Joaquim Agosto Martin Nogueira d'El Meida. Ce dernier, que nous avons contacté par téléphone afin de recueillir son avis sur les accusations des travailleurs, a prétexté un rendez-vous et n'a pas voulu nous répondre. Les travailleurs tiennent à préciser que le défaut de paiement de leurs salaires, qui a commencé par intermittence dès leur embauche par l'entreprise et qui est devenu, au fil du temps, une règle de conduite de la part de leur patron, n'est pas du tout lié à une quelconque difficulté de l'entreprise. Celle-ci, nous disent-ils, a toujours eu des carnets de commande remplis grâce à ses relations de travail avec les sociétés Mobilis et Djezzy, pour lesquelles elle assure la mise en place des installations, et à son fournisseur d'équipements, l'entreprise chinoise Huawei.