Plus de 250 travailleurs ont l'impression de s'enliser dans une crise aggravée depuis la cession de leur entreprise, l'ERGTS, filiale de la DNC, à un promoteur privé en août 2006. Leur seule revendication est le paiement des arriérés de salaires cumulés depuis le mois de décembre 2006, totalisant huit mois de retard. Le recours à la grève est venu à la suite de ce qu'ils qualifient de tergiversations malsaines du nouveau patron de l'entreprise, un certain Nacer Bouzina, inconnu de l'administration locale et qui refuse d'assister aux réunions tenues durant les huit derniers mois sous l'égide de l'inspection locale du travail malgré les diverses convocations lui ayant été adressées, selon les dires de Mohamed Ben Dib, inspecteur du travail de la wilaya de Ouargla, qui qualifie l'actuelle grève des travailleurs de l'ERGTS de « légitime mais superflue depuis l'établissement du PV de non-conciliation ». En effet, après plusieurs séances de conciliation auxquelles ont assisté les représentants des travailleurs et ceux de l'administration, aucun accord concret sur le paiement des arriérés de salaires n'a été atteint alors que le représentant de l'administration, Azzeddine Sadki, s'était engagé lors de la réunion du 3 juin 2007 à s'acquitter du salaire du mois courant et de la moitié des mois en retard. Les autres points obscurs de la situation sont l'inexistence de la convention de privatisation de l'entreprise au niveau de l'administration, dont l'inspection du travail et le wali réclament une copie pour situer les engagements dans le volet social, ainsi que l'atermoiement de l'installation d'une section syndicale. Après plusieurs rounds de négociations avec les autorités locales, il s'avère que la seule issue possible est le recours à la justice depuis que l'employeur a coupé les vivres et l'électricité aux travailleurs au niveau de la base située à Irara. Entre temps, le wali de Ouargla attend toujours la copie de la convention de cession dont seuls l'actuel patron de l'ERGTS et le holding Injab détiennent une copie. La privatisation continue à appauvrir et affamer les travailleurs de cette entreprise jadis prospère et mère nourricière de la DNC ECO qui ont vu leurs rangs s'amoindrir depuis que 156 d'entre eux ont été mis en fin de contrat. Par ailleurs, depuis le déclenchement de la grève, l'administration qui se disait en difficulté aurait payé deux mois de salaires à 94 travailleurs sur les 170 qu'elle compte encore. La mesure prise par le wali pour soutenir les travailleurs et leurs familles en cette veille de Ramadhan et de la rentrée scolaire a été de leur accorder 250 couffins et trousseaux scolaires.