C'est l'un des principaux constats du rapport mondial 2014 sur les drogues, présenté par le directeur de l'ONUDC, Youri Fedotov, devant la Commission des stupéfiants de l'ONU, à l'occasion de la Journée internationale contre le trafic et l'abus de drogues. Dans le volet consacré à la résine de cannabis, l'agence onusienne a relevé qu'à l'échelle mondiale, la majeure partie de cette drogue provient du Maroc ainsi que de l'Afghanistan. Abordant les superficies cultivées de cannabis, l'ONUDC a fait savoir que la surface des champs réservés au cannabis au Maroc restait la plus importante mondialement avec 47 000 hectares spécifiques à cette culture illicite (contre 10 000 ha en Afghanistan). Quant à la production annuelle marocaine, elle a été estimée à 38 000 tonnes d'herbe de cannabis ou «kif», et à 760 tonnes de résine de cannabis. Ces données sur les superficies cultivées de cannabis sont communiquées par le gouvernement marocain, alors que l'ONUDC n'a plus été autorisée par le Maroc à effectuer une enquête sur le terrain depuis 2005, lorsqu'elle avait évalué cette superficie à 72 500 hectares. Ce rapport rejoint celui élaboré en mars dernier par l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) qui avait fait part de son inquiétude de l'inondation des pays de l'Afrique du Nord et du Sahel ainsi que de pays européens par le cannabis provenant du Maroc. Ce rapport de l'OICS, qui est un organe d'experts indépendants associé à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), avait mis l'accent sur l'ampleur des coûts économiques et sociaux de l'abus de drogues du point de vue de la santé, de la sécurité publique, de la criminalité, de la productivité et de la gouvernance.