L'assassinat, après enlèvement, de Mohammad Abou Khder a embrasé la ville sainte, et sa périphérie. Depuis, mercredi, le quartier de Chaâfat, lieu de naissance de Mhamad, El Aïssaouiya, Selouane, et le centre -ville ont été le théâtre d' affrontements violents entre de jeunes Palestiniens en colère et des forces israéliennes renforcées. Les jeunes ont lancé des pierres et parfois des cocktails Molotov, contre les soldats israéliens qui répondaient par des tirs de balles réelles, de balles en caoutchouc et des bombes lacrymogènes. Les heurts, qui se sont poursuivis jeudi et vendredi, comme aux temps forts de l'intifadha d'El Aqsa, déclenchée justement dans la ville sainte d'El Qods, en septembre 2000, ont fait plus de 250 blessés côté palestinien. Les forces israéliennes ont réussi à arrêter 14 manifestants. Hier, les violences se sont propagées dans d'autres villes de Cisjordanie occupée, particulièrement à Ramallah, où se trouve le siège de l'Autorité palestinienne, présidée par Mahmoud Abbas. L'assassinat de façon cruelle de Mohammad Abou Khder, par des colons qui ont juré de venger par le sang la disparition, le 12 juin, de 3 colons israéliens, retrouvés morts près de la ville de Halhoul, en Cisjordanie occupée, a fait monter la tension dans cette aile des territoires occupés. Descentes musclées de l'armée d'occupation L'armée israélienne y mène depuis l'annonce de la disparition des trois colons, des opérations militaires, avec perquisitions, fouilles minutieuses d'édifices, de maisons, d'universités, d'écoles, de mosquées, de terres agricoles, le tout accompagné de mesures oppressives contre la population. Les opérations des forces israéliennes étaient plus intenses dans la ville d'El Khalil et ses environs. C'est dans cette région que les trois colons israéliens ont été perdus de vue. Les milliers de soldats israéliens déployés pour retrouver les disparus, qu'aucune faction palestinienne n'a revendiqué en être responsable, ont maltraité les citoyens palestiniens et ont arrêté plus de 600 d'entre eux dont des députés, des anciens prisonniers libérés, des enfants et des militants du Hamas, accusés par Israël d'être derrière l'enlèvement et la liquidation des trois colons. La situation est devenue plus dangereuse lorsque les colons ont lancé des actes de vengeance contre la population palestinienne. Plusieurs tentatives d'enlèvement d'enfants palestiniens, d'agressions physiques, et de destruction de biens de Palestiniens ont été signalés dans plusieurs régions de la Cisjordanie occupée. Si les provocations israéliennes, qu'elles viennent de l'armée ou des colons, se poursuivent, l'embrasement de la Cisjordanie occupée atteindra bientôt le point de non-retour, et une troisième intifadha plus sanglante que les deux précédentes s'installera pour de longues années. Cessez-le-feu dans la bande de Ghaza Des médias israéliens ont annoncé, hier, que le mouvement Hamas et le gouvernement israélien sont tombés d'accord pour l'annonce d'un cessez-le-feu, fruit d'une médiation égyptienne. Cette évolution survient après une forte escalade militaire israélienne dans l'enclave palestinienne, marquée par des séries de bombardements de l'aviation contre des sites, des positions et des camps d'entraînement de factions palestiniennes armées, à leur tête les brigades Ezzeddine Al Qassam, la branche armée du mouvement Hamas, faisant plusieurs blessés parmi les civils. Les résistants palestiniens ont répliqué durant plusieurs jours par des tirs de roquettes contre le sud d'Israël. Les opérations israéliennes dans la Bande de Ghaza ont été concomitantes de celles lancées en Cisjordanie occupée. Le but annoncé était de faire payer au mouvement Hamas le prix de la disparition des trois colons israéliens. Mais, malgré l'annonce de la médiation égyptienne, confirmée par Sami Abou Zohri, porte -parole du Hamas à Ghaza, l'armée israélienne a déclaré que pas moins de 9 roquettes sont tombées dans le sud d'Israël, dans la journée d'hier. Le gouvernement israélien, qui a officiellement mis en cause le mouvement Hamas dans l'affaire de la disparition puis de la liquidation des trois colons israéliens, a fait savoir qu'un arrêt des raids aériens contre la bande de Ghaza ne surviendra qu'en cas d'arrêt des tirs de roquettes contre le territoire israélien. Le mouvement Hamas, qui contrôle encore la situation sur le terrain dans la bande de Ghaza, ne veut pas de confrontation ouverte avec Israël. Les événements de ces derniers jours ont renforcé sa position de partie palestinienne qui prône la résistance armée contre Israël, cela peut lui suffire en ces temps difficiles, avec la perte d'un grand allié, le régime des Frères musulmans en Egypte, tombe avec la destitution du président Mohamed Morsi, il y a une année exactement.