Outre d'être le premier de la wilaya, «ce sera le premier barrage d'Algérie dédié exclusivement à l'agriculture !», selon Abdelmoumen Teouzeghou. Notre interlocuteur, chargé de l'hydraulique agricole à la direction de wilaya en charge des ressources hydriques, en précise l'intérêt pour la région en mettant en exergue le fait que l'agriculture en irrigué n'y couvre que 2,5% d'une superficie agricole utile de 180 184 ha ! «Cette infrastructure va arroser 1000 autres grâce au système du goutte-à-goutte si celui demeure privilégié comme il l'est dans une région réputée la plus pauvre en ressources hydriques de toutes les wilayas du littoral». En effet, la pluviosité y est chiche mais encore Témouchent est démunie en matière de sites favorables à l'érection de barrages afin de recueillir le peu de précipitations que le ciel laisse échapper. A cet égard, il n'y existe que quelques petits barrages et des retenues collinaires alimentant 290 ha sur les 4400 cultivés en irrigué, l'essentiel l'étant en conséquence par des puits et des forages. Par ailleurs, le bassin versant de 108 km2 des oueds Berkèche et Delliz, son affluent, reçoit en moyenne 450 mm d'eau par an, ce qui est peu comparé aux 700 qui tombent sur l'Algérois. C'est dire si les terres qui vont être arrosées en contrebas du barrage Berkèche, soit 1000 ha d'un seul tenant au sud de la plaine bouhadjarienne, vont présenter la verdoyante image d'une Mitidja en miniature. En effet, les superficies actuellement irriguées sont éparpillées de-ci de-là et se répartissent entre 3 560 ha consacrés aux maraîchages, 739 ha à l'arboriculture, 76 ha aux grandes cultures et 44 aux cultures industrielles. Abdelmoumen Teouzeghou explique que 5 millions de m3 vont être stockés par le barrage mais que seulement 2,34 millions vont être régularisables derrière ses 34 m de hauteur, cela, en raison de l'apport annuel moyen estimé à 2,81 millions de m3. «Mais savez-vous, l'étude de faisabilité du projet a failli conclure à son abandon du fait de la salinité des eaux qui d'ailleurs ont donné plus en aval son nom à l'oued El Malah», indique le chef de service de l'hydraulique agricole.