La première responsable du secteur a d'abord été amèrement surprise de savoir que l'établissement ne dispose même pas d'une consultation médicale. «Il est inconcevable qu'il n'y ait pas de médecin pour assurer la couverture médicale des pensionnaires du centre», déplore-t-elle en s'adressant à la directrice de l'établissement. Inauguré depuis une douzaine d'années, les responsables du centre n'ont, à aucun moment, pensé proposer à la tutelle l'ouverture d'un poste budgétaire pour le poste de médecin. Pourtant, les enfants accueillis dans cet établissement, de par leur pathologie (trisomiques, autistes et autres) sont très vulnérables aux maladies virales. Seul un infirmier assure les premiers soins aux enfants avant d'être confiés à leurs parents pour une visite médicale. D'une capacité théorique de 120 places, le centre en question (CMPEIM) accueille actuellement 152 pensionnaires, alors qu' une liste d'attente de 158 malades attend d'être satisfaite. Mais comme l'extension des salles et le projet de réalisation d'autres classes pédagogiques ne sont pas à l'ordre du jour, le problème restera toujours posé. «L'espace pour construire d'autres salles existe, c'est la volonté et le manque d'imagination et d'initiatives novatrices qui font défaut», souligne un parent d'un enfant trisomique. Géré de manière archaïque, le centre manque cruellement de personnel qualifié, ce dernier a été formé sur le terrain dans la prise en charge des enfants inadaptés mentaux. Selon nos sources, il n'existe dans le centre ni projets pédagogiques ni même de pratiques psychothérapiques, de techniques de prise en charge des enfants autistes par exemple. L'encadrement technique est assuré par un psychologue pédagogue, deux cliniciens et un seul orthophoniste. «Il est aberrant qu'un seul spécialiste assure la prise en charge du langage, alors que la plupart des pensionnaires sont concernés par des troubles du langage», constate un autre parent d'un enfant autiste. Pis encore, l'on ne peut attendre de résultats probants d'insertion sociale pour les pensionnaires du centre, lorsque le personnel administratif (43) est plus important en nombre que le personnel pédagogique (18). Notons aussi l'absence d'une ambulance pour l'évacuation d'enfants en cas de nécessité. Les parents des enfants inadaptés mentaux, fréquentant le centre médico-pédagogique de Mouzaïa, attendent beaucoup de la visite de la ministre et espèrent que des changements et des améliorations du cadre de prise en charge interviendront dès la rentrée prochaine.