Les enfants inscrits au niveau du Centre médico-pédagogique destiné aux enfants inadaptés mentaux de Mouzaïa (CMPEIM), dont la plupart sont issus de familles défavorisées et habitant loin du centre, ne bénéficient pas de tous les avantages et les commodités inhérents à leurs déficiences mentales ou motrices. A commencer par le transport, la direction du centre ne l'assure que pour les enfants de la région est de la wilaya. Ceux de la partie ouest, qui s'étend jusqu'à Oued Djer, doivent encore prendre leur mal en patience, y compris leurs accompagnateurs. Pourtant, ce centre a été doté, il y a plus d'un mois, d'un bus qui est toujours stationné au parc, faute d'un chauffeur. Le service de l'internat, composé de plusieurs chambres et qui peut accueillir une soixantaine d'enfants, n'est toujours pas fonctionnel à cause de l'absence d'un personnel qualifié et d'une volonté des responsables. «Nous sommes en train de vivre dans un véritable paradoxe. Au moment où les autorités locales hébergent des associations sportives et culturelles dans le cadre des différentes manifestations nationales et régionales, nos enfants continuent à souffrir», clame un parent d'un enfant handicapé, habitant à Béni Djemaâ, dans la commune d'El Affroun. D'un autre côté, l'organisation technique du centre est quelque peu insuffisante. Cela, dans la mesure où les enfants ne sont encadrés que par deux psychologues pédagogues, alors que le volet psychologique et rééducation du langage n'est assuré que par deux cliniciennes et deux orthophonistes seulement. Une assistante sociale accompagne les parents lorsqu'il s'agit de régler des problèmes d'ordre spécifique. Le reste du personnel, ayant pour mission d'animer les activités pédagogiques, est évalué à une vingtaine de personnes. Tous des vacataires, ils sont répartis à travers les classes et les ateliers et ne sont point spécialisés pour ce type de travail. «Des cycles courts de formation pédagogique nous seront d'une grande utilité», nous dira une jeune fille en charge d'un des trois ateliers d'animation du centre. Peu de moyens Une autre révélera : «Avec des formations sur la prise en charge pédagogique des enfants déficients mentaux, nous serons plus rentables, compte tenu de l'expérience déjà acquise sur le terrain». Selon un responsable du centre, les moyens actuels en encadrement dont dispose l'établissement ne permettent pas de dépasser une capacité d'accueil de 90 places. Sur le plan infrastructurel, le centre médico-pédagogique dispose d'un espace assez conséquent non encore exploité. Cela va permettre de construire d'autres classes afin d'accueillir d'autres enfants handicapés en accordant la priorité aux 300 enfants inscrits en liste d'attente. «De nouvelles salles pédagogiques seraient nécessaires afin de répondre à la forte demande en matière de prise en charge psychologique des enfants handicapés», nous dira un parent d'un enfant trisomique et qui attend depuis plus d'une année le placement de sa fille dans cet établissement. Sur un autre plan, les femmes de ménage se plaignent de laver une quantité importante de draps et de couverture utilisés par les pensionnaires durant la journée, alors qu'il existe une lingerie de service. Celle-ci est totalement abandonnée et le matériel installé depuis plusieurs années n'a jamais fonctionné. Quant aux parents des enfants handicapés qui fréquentent le centre, ils accusent les autorités locales du peu de considération affiché à l'égard de leurs enfants qui empruntent chaque jour une chaussée impraticable. «La rue Kouider Rabah est dans un état déplorable et l'accès au centre est une corvée pour nos enfants, cela sans compter les risques d'insécurité», déplore une dame accompagnée de son fils infirme cérébral et moteur. Notons enfin que les autorités locales de Mouzaïa (daïra et APC) n'ont pu offrir que deux fauteuils roulants à deux enfants inscrits dans le centre en question, lors de la célébration de la Journée nationale des handicapés. C'est peu d'efforts à l'égard d'une catégorie de la population qui nécessite un peu plus de considération.