C'est le cri de détresse que lancent les attributaires des 50 logements LSP, dans la commune de Tazmalt, à 85 kilomètres au sud de Béjaïa. Ils en appellent au ministre de l'habitat après avoir épuiser leurs recours localement. Les concernés, qui attendent leurs logements depuis 12 ans, se voient exclus, à la surprise générale, de ce programme. Ils accusent l'ancien chef de daïra qui, après avoir promis la distribution de ces logements aux seuls souscripteurs, décide de mettre les logements en question entre les mains de l'ENPI pour les vendre, précise nos interlocuteurs. Pourtant, disent les contestataires, «nous détenons tous des attestations d'attribution conformément au PV de la commission ad hoc de notre daïra daté du 26 février 2002. Mais à notre grand étonnement, nous lisons dans la presse nationale que l'ENPI de Béjaïa a lancé un avis de vente de 64 logements dont les nôtres». Sollicitant l'intervention de l'actuel chef de daïra, ce dernier a signifié, selon les bénéficiaires, que «les présentes attestations d'attribution n'ont plus aucune valeur». Mais devant l'insistance des postulants le commis de l'Etat «a changé de ton». «En plus du fait qu'il refuse de reconnaître nos documents, il nous renvoie au tribunal en nous suggérant de déposer plainte contre son prédécesseur si nous nous sentons arnaqués», témoignent le groupe d'attributaires. A la Daïra de Tazmalt, on se défend de toutes ces accusations et on assure qu'il n'a jamais été question de remettre en cause la liste des bénéficiaires ou d'arnaquer qui que ce soit. Il s'avère que les dossiers transmis par la daïra ont été rejetés par la Commission de validation de wilaya pour motif d'un défaut de procédure, à savoir absence du registre ad hoc paraphé au niveau du promoteur. Le chef de daïra assure par ailleurs que la Commission de daïra se réunira les prochains jours et arrêtera la liste des bénéficiaires des 64 logements qui seront distribués en toute transparence et en se conformant totalement aux lois en vigueur. En prenant en considération la liste établie en 2002, «qui passe en priorité» et en réétudiant tous les dossiers, pour déterminer ceux qui ouvrent vraiment droit à l'aide de l'Etat. Il y a lieu de relever que cet énième imbroglio a pour origine, encore une fois, un manque de communication de l'administration, car comment expliquer qu'une liste de citoyens, après avoir été agréée par la daïra en 2002, soit rejetée par la Commission de wilaya, et ce depuis 2004, sans que ces mêmes citoyens ne soient informés ?