La campagne de vaccination contre la grippe A ne semble pas démarrer de sitôt. Le ministère de la Santé retarde d'une semaine à une autre son lancement, en précisant que les analyses du vaccin, qui sont en cours au niveau de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), au laboratoire national du contrôle des produits pharmaceutiques et au centre de pharmacovigilance, ne sont pas encore finalisées. « La vaccination commencera une fois que le certificat de conformité sera délivré par l'IPA », a tenu à préciser le professeur Mesbah, directeur de la prévention au ministère de la Santé, lors du point de presse hebdomadaire organisé hier au siège du ministère. Selon un spécialiste du contrôle des produits pharmaceutiques, « il est tout à fait normal que les examens effectués actuellement sur ce produit prennent autant de temps puisque qu'il s'agit d'un vaccin nouveau sur lequel nous avons peu d'informations sur son impact sur les personnes vaccinées. Il est plus judicieux de procéder à des analyses approfondies, surtout en matière de toxicité, pour éviter d'avoir d'éventuels décès au sein de la population vaccinée. Il ne faut pas également s'étonner de voir le produit bloqué s'il ne répond pas à toutes les normes requises. Il faut s'assurer de la sécurité de ce produit », a-t-il indiqué. Le Pr Mesbah a annoncé qu'un programme a été établi après consultation des experts du poste de commandement opérationnel et conformément aux recommandations de l'OMS. Il obéit au calendrier mensuel de livraison des lots de vaccin par le laboratoire GSK (filiale du Québec). « La campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1) ne sera lancée que si l'IPA libère le vaccin après son contrôle », a tenu à rappeler le Pr Mesbah, avant de préciser que cette vaccination sera gratuite et fortement recommandée. Elle se déroulera, a-t-il expliqué, en six phases successives et concernera des catégories de personnes : les personnels de santé des secteurs publics, parapublics et privés (300 000), les femmes enceintes (850 000), le personnel assurant le maintien des activités essentielles et stratégiques, les patients adultes et enfants atteints de pathologies chroniques, les enfants de 6 mois à 24 ans et enfin l'entourage des nourrissons de moins de 6 mois. Un total de 713 000 doses de vaccins contre le virus A(H1N1) ont été réceptionnées en Algérie a-t-il précisé. Samia Amrani, chargée du dossier grippe au ministère de la Santé, a souligné que la vaccination se déroulera dans les structures de santé publique (8000 centres de vaccination à l'échelle nationale) et sera assurée par des équipes constituées d'un médecin, de plusieurs agents vaccinateurs et d'un agent administrateur. Elle a également signalé que cette équipe a pour mission d'effectuer un examen médical avant l'acte vaccinal, de réaliser l'acte vaccinal, de l'enregistrer pour le suivi des éventuels effets secondaires indésirables, de garder en observation pendant 30 minutes les personnes vaccinées et de prendre en charge les manifestations allergiques immédiates pouvant survenir après l'acte vaccinal. Le Pr Mesbah a par ailleurs assuré que le vaccin Arepanrix, commandé auprès de GSK, inactivé et adjuvanté ne présente aucun risque pour toutes les catégories de personnes précitées. Faisant référence aux recommandations du groupe d'experts de l'OMS, le Pr Mesbah souligne que ce vaccin pourrait présenter des effets secondaires (réactions allergiques) comme tous les autres vaccins, mais ils restent bénins. Les conférenciers ont signalé que la commande de vingt millions de doses du vaccin pandémique A(H1N1) a été confirmée par l'Algérie auprès du groupe pharmaceutique britannique GSK, dont 1,3 million de doses seront réceptionnées durant le mois de décembre.