Ces derniers temps, il y a comme une volonté de vouloir donner un new look à certains quartiers de la capitale et à certains tronçons d'autoroute, à l'image de la voie menant de Triolet à Chevalley où un groupe d'entrepreneurs s'affairent à rendre plus gais les accotements, et cela en substituant les glissières séparant les voies express, apparemment dangereuses, par un terre-plein gazonné que coiffent de jeunes pousses. Sur le plan du boisement dans le tissu urbain, il est un lieu commun de dire qu'Alger la Blanche reste à la traîne des grandes mégalopoles en termes de couverture végétale. Selon les normes internationales, une mégapole doit disposer d'une couverture végétale de 10 à 12 m2 par habitant. Or, Alger n'offre qu'un mètre carré par habitant, selon un cadre de l'Etablissement de développement des espaces verts (Edeval). Ce qui renseigne que les espaces verts (jardins publics, parcs, places, placettes, rotondes, points verts…) ne représentent qu'une goutte d'eau dans un océan de concrétions urbanistiques. Ce qui édifie aussi sur l'absence d'un schéma directeur efficient. La mission qui échoit à l'Edeval se résume-t-elle uniquement dans l'embellissement des sites stratégiques avec une gamme de plantes à fleurs décoratives éphémères et quelques arbustes d'ornementation ou vise-t-elle plutôt à inscrire son action dans le développement durable par l'entretien et l'amélioration de la qualité des espaces verts et leur extension par rapport aux espaces bâtis (v/loi n° 07-06 du 13 mai 2007 portant sur la gestion, la protection et le développement des espaces verts) ? Dans ce sillage, l'on ne comprend pas le motif qui pousse l'Edeval qui,une fois mis en terre de jeunes plants, les abandonne à leur triste sort, à l'instar du boulevard Omar Lounes (ex-Les Flandres) à Bologhine, où la lignée de jeunes platanes mis en terre vient de rendre l'âme, et ce, faute d'arrosage par l'Edeval. «C'est une énième opération qui vient d'être couronnée par un échec», dira un riverain qui voit ces plants dépérir faute d'eau. «L'Edeval fait toujours la même bêtise», renchérit-il. C'est comme la maman qui vient de donner naissance et sèvre son bébé dès la première tétée, le privant d'une croissance rapide et saine… Les raisons redondantes invoquées par l'EPIC de wilaya sont liées, selon certains responsables, à la pénurie de camions-citernes et au manque des effectifs chargés de l'arrosage et de l'entretien de ce cordon vert. Un couloir vert qui reste, le moins qu'on puisse dire, à la merci de la vanne céleste.