Tristounet décor que celui offert par la mégalopole Alger en matière de couverture végétale dont la gestion est confiée à l'Etablissement de développement des espaces verts d'Alger (Edeval), lequel est chargé d'embellir quelque 300 sites. Un programme de boisement de milliers d'arbres a été mis sur pied depuis deux années pour donner un visage moins maussade à la cité. Soit. Mais il y a toujours ce hiatus qui fait que le travail soit haché. Au risque de nous répéter, à quoi peut servir une opération d'ornementation avec des plants qui, sitôt mis en terre, sont vite abandonnés à leur triste sort ? S'il est vrai que l'écogeste citoyen fait défaut au sein de notre société, il n'est pas faux de constater la mission assignée à l'Edeval menée de manière aussi expéditive. Et on revient aux platanes fraîchement boisés le long de certaines artères comme le boulevard Omar Lounès, balisé médiocrement de malingres plants par les agents de l'unité de l'Edeval de Bab El Oued qui, en plus de l'absence d'entretien, ont réussi pour la énième fois à leur porter un coup par un précoce sevrage, tout en prenant le soin de leur enlever les corsets censés les protéger des déprédateurs. Un Epic qui a fini à avoir à l'usure le cri de l'association écologique Emeraude pour sauver ce végétal. Un SOS qui est resté lettre morte auprès des responsables. Ailleurs, sous d'autres cieux, les villes, notamment les capitales, sont joliment « noyées » dans la végétation au moment où, chez nous, la mission d'embellir la cité est, sommes-nous tenus de dire, assimilée à une corvée... On ne manque pas de brandir l'argument massue qui se résume qu'« on n'a pas rien que ça à faire » ou encore « on est dépassé par les opérations en trompe-l'œil dans les axes officiels ». Plus, si on ose faire la remarque, on est vite taxé d'individu méprisable. Oui, comme on ne manque pas de rapporter les opérations d'envergure entreprises par l'Edeval, pourquoi se garder de mépriser ceux qui font preuve d'incurie pour protéger cet être vivant duquel notre vie dépend en partie.