Les familles maliennes qui affluent en permanence vers la ville de Ouargla vivent le calvaire en cet été caniculaire, qui a incité la plupart d'entre elles à recourir à la mendicité pour gagner quelques sous. Des familles entières l'exercent partout, où que l'on aille, la main d'une vieille, d'un gamin ou d'une femme vous demande l'obole. Les hommes, eux, offrent leurs services et ne demandent qu'à travailler, ils s'agglutinent tout au long de l'avenue Che Guevara jusqu'au rond-point des 4 Chemins pour attendre d'éventuels embaucheurs en quête de main-d'œuvre, soit pour des chantiers de construction ou simplement des manutentiaires. Ils sont nombreux à travailler durement dans les chantiers d'El Khafdji et Bamendil, ou dans les nouveaux établissements scolaires qui doivent être livrés à la rentrée. La mise en place d'un camp de réfugiés subsahariens à Ouargla, a permis à de très nombreuses familles de s'y installer. Cinq cents, selon les déclarations des chefs du camp, 2500 personnes, selon la mission des Nations unies au Mali, qui a déclaré que sur les 3400 Maliens ayant fui la guerre dans leur pays vers les frontières d'Algérie, plus de 2500 se sont installés à Ouargla. Drame au quotidien Les familles sont entassées dans un hangar en préfabriqué. En cette période de grandes chaleurs, les températures dépassent les 57° C, et rendent ce lieu invivable, voire mortel. Un véritable four où la vie y est insupportable vu le surnombre et le manque d'aération. Les hommes préfèrent dormir dehors, en plein air, sur des cartons. Les femmes, jeunes et vieilles, aux visages émaciés et fatigués, trimballent leurs enfants en quête de nourriture. Seuls le Croissant-Rouge algérien et quelques bienfaiteurs leur font don de certaines denrées alimentaires. Les restaurants Rahma leur offrent des repas chauds grâce aux jeunes bénévoles de Ness El Kheir de Ouargla et des Scouts musulmans. Une aide qui apaise quelque peu leur faim et leur malheur, car victimes d'une tragédie qui a débuté avec la guerre et les a plongés dans la misère au quotidien.