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Ghaza : Anéantir la Résistance palestinienne pour détruire la culture de la résistance

La nouvelle agression militaire que mène Israël depuis 20 jours à Ghaza prend le caractère d'un génocide contre le peuple palestinien dont la majorité vit depuis 1948, chassée de sa patrie et suspendue à l'aumône dégradante de l'organisation internationale des réfugiés(UNRWA), et aux gestes de bienfaisance des donateurs. Dans sa folie meurtrière lâchée sur une bande démunie et surpeuplée de 360 km2, l'armée d'occupation n'épargne ni enfants, ni femmes, ni personnes âgées, et ne fait guère de différence entre une cible militaire, un hôpital, une école ou une mosquée.
Le lourd bilan des pertes humaines le prouve : sur les 850 tués et près de 6000 blessés recensés à ce jour, près de 200 enfants et une centaine de femmes ont été tués. Des familles entières décimées, un millier de maisons rasées, des dizaines de milliers de déplacés à la recherche d'un toit en plein mois sacré de Ramadhan, les infrastructures détruites, l'électricité et l'eau coupées ou rationnées… Un génocide qui dépasse par sa férocité les horreurs et les atrocités commises par les nazis pendant la Seconde guerre mondiale.
Cette énième guerre d'agression déclarée par un Etat membre de l'ONU, sans racines ethniques et géographiques, révèle d'ores et déjà certaines réalités.
1)- Israël pratique la politique de la terre brûlée au mépris du droit international. L'Occident, culpabilisé par la shoah, lui assure l'impunité, et l'état de déliquescence du Monde arabe l'incite à saisir cette occasion inespérée pour mieux régner en maître de la région. Bien plus, le voilà même se vantant d'être soutenu dans son entreprise criminelle par des régimes arabes classés autrefois ennemis irréductibles.
2)- Israël, par le timing choisi et le prétexte trouvé du meurtre suspect de trois jeunes colons cherche en réalité à torpiller le processus de réconciliation interpalestinien qui a permis récemment la formation d'un gouvernement d'entente nationale. Le but étant de maintenir les Palestiniens divisés pour différer tout accord avec eux sur les questions de fond (statut d'El-qods, réfugiés, frontières et prérogatives du nouvel Etat…) : «Négociez avec lenteur sans aboutir», disait I. Shamir à sa délégation à la conférence de Madrid, car Israël ne peut pas vivre en paix et le bréviaire des sionistes le confirme : «On atteint les meilleurs résultats en gouvernant les hommes par la violence et la terreur».
3)- Les principaux dirigeants du monde occidental soutiennent cette agression en la justifiant sans aucune pudeur par «le droit d'Israël à lutter pour sa survie !» ou en l'accompagnant par une condamnation convenue de la «disproportion de la réponse aux tirs de roquettes de Hamas». Quand ils se reposent des dégoûts de la politique, ces mêmes dirigeants avouent être otages du chantage financier et médiatique sioniste aux répercussions immédiates sur les voies qui les mènent au pouvoir. Deux témoignages de deux grands hommes politiques du XXe siècle nous éclairent : le président américain Harry Truman (1945-1952) qui, s'adressant à quatre de ses ambassadeurs dans le Monde arabe, leur dit : «Désolé, messieurs, mais je n'ai pas des centaines de milliers d'Arabes parmi mes électeurs» (cité par W. A. Eddy, FDR meets Ibn Saoud, page 37, et repris par Victor Nasr : Le suicide américain, p.129, éditions EPA Beyrouth 1972), et le président français Charles de Gaulle qui a qualifié en mai 1967 les juifs de «peuple dominateur» et Israël «d'Etat guerrier et résolu à s'agrandir».
4)- Les grandes capitales occidentales, embarrassées par la colère croissante de l'opinion publique à la vue d'images insoutenables de femmes et d'enfants déchiquetés, tentent de dissimuler leur complicité active avec l'agresseur en attirant les regards vers un ballet diplomatique «en quête de cessez-le-feu» ou tout au moins d'une «pause humanitaire». Des ministres français, américains italiens, anglais… se succèdent et se croisent en terre d'Orient.
Parmi ces «apôtres de la paix», les USA se distinguent par leur rôle historique de paravent aux desseins sionistes, ce qui les disqualifie d'être un médiateur crédible et explique les difficultés de John Kerry à se faire entendre. Et pour cause ! Sans le concours actif et permanent de l'Administration US, Israël n'aurait pas eu les armes offensives ultra-modernes utilisées pour exterminer le peuple palestinien, et le Conseil de sécurité l'aurait traité différemment. D'ailleurs, cette Administration vient de débloquer une aide financière urgente pour consolider le système israélien d'interception des missiles «dôme de fer». Toutefois «sensible», elle promet en même temps 47 millions de dollars à titre d'aide humanitaire aux civils de Ghaza !
L'Union européenne, l'autre partie qui verse des larmes de crocodile, est incapable d'avoir une politique indépendante conforme aux impératifs que lui dictent son voisinage géographique et ses relations historiques avec le Monde arabe. L'un de ses membres influents, en l'occurrence la France, multiplie au plus haut niveau les signes ostentatoires de sympathie avec Tel-Aviv, allant jusqu'à refuser de voter au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève l'envoi d'une mission d'enquête sur les crimes de guerre commis par l'armée israélienne à Ghaza.
Pire, des manifestations pro-palestiniennes ont même été interdites sur le sol français. Cependant, dans l'une d'elles autorisées dans les rues de Paris, tout est résumé dans cette pancarte brandie par l'un des manifestants en colère : «Jaurès, ils sont devenus fous». «Sensible» comme son allié, Paris a débloqué onze millions d'euros d'aide humanitaire aux Ghazaouis. De grâce ! A quoi cela sert-il de nourrir une bouche d'une main et de lui ôter la vie de l'autre main ? C'est décidément l'arbre qui cache la forêt. Tout ce ballet diplomatique multidirectionnel ne peut dissimuler une convergence politique qui ne trompe personne : permettre à Israël de disposer du temps nécessaire pour détruire la Résistance palestinienne comme prélude à l'enterrement de la question palestinienne.
Raisonnement absurde : même si tous les moyens armés de la Résistance seraient neutralisés, que faire alors de l'âme insaisissable de cette Résistance ou de la culture de la résistance transmise par testament de génération en génération ? A l'évidence, dans un monde où tout se tient, les leçons des guerres d'Algérie et du Vietnam semblent mal assimilées sur les deux rives de l'Atlantique car une cause juste ne meurt jamais tant que ses partisans et leurs descendants respirent.
Ces puissances ne semblent pas se soucier des conséquences de leur parti pris. Autant celui-ci est contraire à leurs obligations en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales, autant ce parti pris contribue à stimuler l'arrogance de l'expansionnisme hébreu, élève plus haut le mur de haine dans les masses arabes et fait le jeu des extrémistes de tous bords. De là, il n'y a plus qu'un pas à franchir pour réactiver l'antisémitisme et étendre l'espace d'embrasement.

5)- Les relations de certains régimes arabes ont évolué avec l'Etat hébreux de la coopération timide au partenariat au grand jour dans le complot contre la Résistance palestinienne. Autrement, comment expliquer le maintien par Le Caire et Amman de leurs relations diplomatiques avec Tel-Aviv alors que des pays comme le Brésil, la Bolivie, l'Equateur et le Chili rappellent leurs ambassadeurs ou gèlent leurs relations économiques avec Tel-Aviv ? Comment justifier le silence honteux ou la réaction timide de certaines capitales du Golfe qui ont par contre brillé par leur rapidité et enthousiasme démesuré pour déstabiliser la Syrie, seul pays limitrophe à avoir refusé de signer avec Israël un traité de paix au détriment des Palestiniens, et seul pays arabe à avoir aidé la Résistance libanaise à mettre en échec l'agression israélienne contre le Liban en juillet 2006 ? Comment peut-on être solidaire des Palestiniens dans leur drame et en même temps financer indirectement leurs assassins par le dépôt des milliards de dollars dans des banques américaines et européennes contrôlées par les sionistes, bailleurs de fonds de l'entité sioniste ? Soyons clairs : ce n'est pas tant la tendance islamiste de Hamas qui leur fait peur pour comprendre leur silence devant sa mise à mort.
Dans leur for intérieur, ce qui leur fait peur, c'est la voie de la résistance armée que prône ce mouvement, l'écho profond que celle-ci trouve au sein des peuples et l'espoir de l'avenir qu'elle soulève dans la génération vivante. Malgré tout cela, le peuple palestinien résiste héroïquement. Ceux qui dirigent les mouvements Hamas et le Djihad Islamique aujourd'hui étaient des écoliers quand Ghaza fut envahie et annexée en 1967. Ils ont grandi avec cette humiliation, condamnés à l'errance, sans toit et sans passeport. Dans leur cauchemar, ils caressaient le rêve de laver cet affront et priaient pour ce jour.
L'injustice vécue dans leur chair les a radicalisés, emportant au fil des temps les voix de la raison et de la retenue. Le seul choix offert à ceux qui survivent depuis sept ans encagés à Ghaza concerne uniquement la manière de mourir : mourir lentement, privé de nourriture et de soins sous l'effet d'un blocus inhumain, ou mourir violemment par le feu de l'ennemi. Mourir pour mourir, il ont choisi de mourir dignement plutôt que de végéter à l'ombre de l'opprobre.
Ainsi motivés et décidés, les Résistants ont acquis la technologie nécessaire pour fabriquer localement ou assembler des missiles et des drones, et gérer avec succès la bataille de la communication. Aucun homme objectif ne peut leur reprocher d'avoir répondu au diable dans la langue du diable. Aujourd'hui, ils se défendent avec des tactiques nouvelles adaptées au terrain, et parviennent à fausser les calculs de leur ennemi. A titre d'exemple, le commandant de l'aviation militaire israélienne a promis il y a quelques mois de détruire la Résistance à Ghaza en 12 heures. Nous voilà au 20e jour : les missiles et les roquettes continuent d'être tirés, les capacités militaires de la Résistance ne semblent pas entamées et la population est plus solidaire malgré ses souffrances.
Combien de fois faut-il rappeler des évidences à ceux qui subissent le dictat sioniste ?
– La question palestinienne est une question de droit et de justice, et donc une cause juste. Elle demeure au cœur du conflit israélo-arabe maintenu ouvert par les champions tapageurs de la démocratie et de la liberté pour dévier les peuples arabes des tâches de développement et d'édification nationale et les empêcher d'accéder par eux-mêmes au rang des pays développés. Dans cette œuvre immorale, l'Occident s'appuie sur des castes mises au pas en contrepartie de leur protection contre la volonté de leur peuple.
– Israël est un Etat belliciste et expansionniste. Il n'a jamais caché ses desseins de ressusciter le «Grand Israël» qui comprend toute la Palestine, l'Est de l'Egypte, la Syrie, le Liban, la Jordanie, la moitié de l'Irak, le nord de l'Arabie saoudite et le Koweit. Il est le seul membre de l'ONU à ne pas avoir de frontières fixes et reconnues. A titre de rappel, le plan de partage onusien adopté in extrémis en novembre 1947 par une voix (25 sur 48) ne reconnaît Israël que sur la base de 14 300 km2 de superficie. Or, au terme de la première guerre israélo-arabe de 1948 /49, il a conquis 6500 km2, et dans la guerre de juin 1967, il a conquis 81 600 km2 soit l'équivalent du quadruple de sa superficie d'avant guerre.
Devant toutes ces évolutions, l'Algérie doit repenser sa politique arabe en prenant en compte le seul critère du respect du droit du peuple palestinien à lutter par tous les moyens pour la récupération de ses droits légitimes. L'éloignement de la Ligue des Etats arabes de sa raison d'être depuis qu'elle a servi de couverture à l'agression contre la Libye et la Syrie milite en faveur de cette révision. Certes, le souci permanent de l'Algérie a toujours été de rassembler les Arabes autour de la question palestinienne pour assurer l'unité de combat, mais cette attitude ne doit pas pour autant l'entraîner dans une soumission automatique à la règle de la majorité qualifiée quand celle-ci comporte des risques d'affaiblissement de l'unité des rangs palestiniens ou sert des plans étrangers comme vient de le démontrer l'initiative égyptienne de cessez-le-feu décidée en accord avec le bourreau mais sans l'avis de la victime. L'Algérie a toujours lié l'édification du Monde arabe au sort de la question palestinienne. Elle a considéré que celle-ci peut constituer le ciment de cet édifice ou le détonateur qui le souffle.
C'est pourquoi elle doit rester fidèle à cette ligne, même si la nouvelle situation géopolitique et les dangers qui guettent ses frontières ne lui permettent plus d'agir activement comme par le passé. Nous sommes associés directement au drame palestinien par notre attachement ancestral à El-Qods, le sang versé par nos soldats sur la rive de Suez en 1967 et 1973, et par le premier engagement de l'Algérie indépendante : «Nous sommes avec la Palestine en tout lieu et en toute circonstance».
C'est ce que Boumediene a bien rappelé à la veille de la guerre d'octobre : «Nous sommes aux côtés de la Résistance palestinienne même si celle-ci venait à rester seule sur le champ de bataille» (quotidien El Moudjahid du 28 août 1973). Le moins que puisse faire notre diplomatie en ces moments tragiques est de rappeler sur un ton fort et audible ce message, d'encourager le processus de réconciliation interpalestinien, de renforcer les capacités de résistance des combattants palestiniens et de contribuer à l'allègement des souffrances de la population par une aide directe et multiforme et une mobilisation internationale pour la levée du blocus de Ghaza. Et comme «rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur», le jour se lèvera tôt ou tard sur la Palestine, même s'il n'y aura pas de coq pour le chanter. La volonté des peuples est invincible.


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