Après les supporters de l'équipe nationale, c'est au tour du public de goûter à la joie du carnaval et des déhanchés des rythmes endiablés de la samba et de la musique latino-américaine. En effet, dimanche passé en début de soirée, la troupe Meu Brasil a transporté les spectateurs à Rio de Janeiro, avec ses quatorze danseurs (6 hommes et 8 femmes), vêtus de costumes bariolés aux couleurs exotiques, et dansant à la cadence des Ganza, tambourin et répinique des musiciens de la troupe. Au grand dam de l'audience, les danseuses, habituellement en tenue très légère, se sont mises au diapason d'un public conservateur, en mettant, en dessous de leurs tenues de scène, une sorte de juste corps noir, pour cacher les parties dénudées. Le spectacle, lui, n'en a pas souffert. Après différents chants de carnaval et danses électriques, vient le temps de la danse aérienne : la capoeira. Un mélange chorégraphique de figures acrobatiques et d'arts martiaux, qui n'a pas manqué d'impressionner le public, dans des mouvements exécutés avec une extrême rapidité et précision. A chaque série de flips et de saltos, les cries subjugués fusaient des gradins. Les acrobates se sont même mêlés aux spectateurs en descendant de la scène. La deuxième star de la soirée n'était autre que le portugais Lucenzo. Bien qu'il fusse accompagné uniquement de son DJ, cela ne l'a pas empêché de conquérir un public, peu nombreux certes, mais totalement déchaîné. L'artiste a enchaîné plusieurs titres, notamment sa célèbre Danzakudoro. Puis, il a continué avec des duos virtuels, en interprétant une reprise du groupe Aventura «obsession» avec Kenza Farah. Une note de mauvais goût a, par ailleurs, gâché l'ambiance, lorsqu'il a interprété son duo Sean Paul, puisque ce dernier est dénoncé sur les réseaux sociaux comme sympathisant d'Israël, avec des photos de lui portant la kippa près du mur des lamentations. Un comble pour un festival qui se veut solidaire avec le peuple palestinien et qui dénonce les massacres perpétrés par l'entité sioniste. Malgré cette petite baisse de régime, l'ambiance a repris du poil de la bête avec les autres artistes présents. Le violoniste «Stati» du Maroc, Cheb Anouar, Lazhar Djellali et Kamel El Guelmi ont rapidement fait oublier ce petit dérapage et ont accompagné, au bout de la nuit, les spectateurs de plus en plus nombreux.