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« L'offre de soins et de suivi de la scoliose est nettement en deçà des besoins de traitement sur tout le territoire national » Pr Houria kaced. Chef de service de médecine physique et réadaptation EHS de Douéra et présidente de la Samer
Le Pr Kaced revient dans cet entretien sur le premier congrès de la Société algérienne de la médecine physique et sur les objectifs de cette rencontre nationale. Elle revient aussi sur les deux pathologies auxquelles son service, et bien d'autres, font face tous les jours, à savoir l'hémiplégie vasculaire et la scoliose. Cette dernière pose actuellement un sérieux problème de prise en charge. Une maladie qui constitue pourtant un véritable problème de santé publique. Le premier congrès national de la Société algérienne de la médecine physique a consacré ses travaux à deux thèmes d'une grande importance, à savoir les hémiplégies vasculaires et la scoliose. Pourquoi ce choix précisément ? Nous avons retenu les hémiplégies survenant à la suite d'un accident vasculaire pour leur fréquence, mais aussi et surtout pour les incapacités permanentes, irréversibles qui les caractérisent. Celles-ci sont source de handicap physique et mental à l'origine de difficultés de réinsertion sociofamiliale et professionnelle. A ce propos, l'OMS a publié les données suivantes : 15 millions d'accidents vasculaires par an surviennent dans le monde, causant 5 millions de décès et 5 millions d'incapacités permanentes. L'intervention de l'équipe soignante de médecine physique dans la prise en charge du patient hémiplégique a pour objectif final de le sortir de sa situation de handicap et de le rendre le plus autonome possible. Il faut rappeler que les facteurs de risque essentiels de l'accident vasculaire sont l'hypertension artérielle et le diabète. Quant au thème de la scoliose, il est d'abord d'actualité car pourvoyeur de transferts à l'étranger pour traitement chirurgical, il nous intéresse particulièrement parce que nous intervenons en amont dans la prise en charge de l'enfant scoliotique pour, justement, éviter l'acte opératoire. Votre enquête sur la scoliose en milieu scolaire, à Alger, a révélé une prévalence de 2,38%. De plus en plus de patients attendent une prise en charge chirurgicale. Pourquoi autant de retard dans leur programmation surtout depuis l'interdiction de transferts pour soins à l'étranger ? L'enquête de dépistage de la scoliose réalisée en 1995-1996 au sein de la population scolaire algéroise a non seulement permis d'estimer la prévalence (2,38%), mais aussi d'identifier les populations à risque, les filles et de façon générale, les enfants et adolescents âgés de 9 à 15 ans. Le suivi des patients scoliotiques a permis de traiter, avec des corsets associés ou non à des plâtres, 8,2% d'entre eux, de faire opérer 2,3% autres, et enfin, le fait le plus intéressant, la surveillance a concerné 89,5% des patients, donc la majorité de la population scoliotique dépistée. Si les listes d'attentes pour un traitement chirurgical sont longues, c'est souvent en rapport à une prise en charge absente ou défaillante (diagnostic tardif ou suivi non rigoureux). L'insuffisance de structures spécialisées et d'équipes qualifiées en est souvent la cause. Un dépistage systématique de la scoliose est organisé au niveau des écoles. Que deviennent les personnes dépistées ? Sont-elles suivies et traitées ? La réponse à cette question renvoie en partie à la précédente. L'offre de soins et de suivi est nettement en deçà des besoins de traitement sur tout le territoire national. Quel est d'après vous le moyen le plus approprié pour faire baisser cette prévalence et prévenir ces problèmes de scoliose Le problème n'est pas de prévenir la scoliose puisqu'on n'en connaît pas la cause, par contre, si nous insistons sur « le dépistage précoce de la scoliose en milieu scolaire », c'est que, grâce au suivi et à la surveillance, nous pouvons identifier les scolioses évolutives et les traiter lorsque les moyens adéquats sont disponibles, ainsi, le recours à la chirurgie pourrait être évité dans la majorité des cas.