L'hémiplégie vasculaire et la scoliose ont été les deux thèmes centraux au centre des débats du premier Congrès national de médecine physique et de réadaptation, qui se tient depuis hier à Alger. Les participants à cette rencontre ont insisté sur l'importance de la médecine physique, notamment dans le cas des patients victimes d'un accident vasculaire cérébral (AVC) et autres accidents ou atteintes neurologiques causant des handicaps. Pour la présidente de la Société algérienne de médecine physique, le professeur Kaced Bensari, a relevé le défi et tente de donner un nouveau souffle à la médecine physique qui demeure méconnue et marginalisée. « Cette rencontre permet d'abord de faire connaître la spécialité et surtout de susciter la collaboration interdisciplinaire avec d'autres spécialités complémentaires telles la rhumatologie, la neurologie, la neurochirurgie et l'orthopédie », a-t-elle souligné, en insistant sur l'importance du choix des thèmes de ce premier congrès. La prise en charge de l'hémiplégie vasculaire nécessite une équipe multidisciplinaire. Le choix de ce thème est lié à l'importance du nombre d'AVC enregistrés en Algérie et la difficulté de la prise en charge, surtout qu'il y a un manque de services spécialisés en médecine physique à travers le territoire national. « C'est pourquoi nous recommandons la création de centres de proximité qui seront dotés de moyens nécessaires pour la rééducation et la réadaptation avec des équipes multidisciplinaires dont des kinésithérapeutes, une assistante sociale, des psychologues, etc. » Le professeur Akdader Mahiou Saliha, du service de rééducation à Ben Aknoun, a quant à elle présenté la première enquête réalisée dans 10 services de rééducation à travers le territoire national sur l'hémiplégie vasculaire. Les résultats de l'enquête ont montré, selon elle, que 80% des cas ont été en consultation et ont été explorés en urgence suite à l'accident vasculaire cérébral. 75% des patients sur les 654 dossiers présentaient des AVC ischémiques, a-t-elle précisé. Elle signale aussi que 30% des cas arrivent dans les services de rééducation au cours du premier mois de l'accident, 50% d'entre eux viennent en consultation au bout d'un à trois mois, et 20% arrivent au-delà de trois mois. Il a été en outre prouvé dans cette étude que la tranche d'âge des femmes de moins de cinquante ans est plus touchée que les hommes, précisant par la même occasion que l'échantillon pris a été suivi depuis 2006. Pour le Pr Akdader, il est important aujourd'hui d'élaborer une stratégie de prise en charge des AVC en termes de soins immédiats. « La médecine physique doit intervenir juste après la prise en charge en urgence de l'AVC, a-t-elle expliqué, d'autant que nous avons constaté qu'il y a une avancée dans la prise en charge de ces accidents malgré toute la désorganisation dans les soins. » La spécialiste a plaidé pour la réalisation d'une enquête nationale sur l'hémiplégie vasculaire, pour connaître le nombre réel de la population atteinte de cette pathologie et à renforcer la formation des spécialistes en la matière. L'autre souci majeur de la société algérienne de la médecine physique est la scoliose qui touche de plus en plus d'enfants, notamment les petites filles. La liste des patients attendant une prise en charge chirurgicale s'allonge d'année en année. Une chirurgie lourde que les spécialistes redoutent, mais elle n'est réalisée que dans des centres privés. La mise en place d'un programme national pour la scoliose par le ministère de la Santé ne semble pas apporter grand-chose.