La saleté triomphe le long de l'avenue, en particulier à côté du dispensaire Aïn El Mordj et dans son enceinte-même. Cela est vraiment impensable : une immense décharge d'ordures a été installée, sous l'œil indifférent des responsables du secteur de la santé. Des commerçants riverains qui, devant le laxisme des autorités locales, ne se gênent pas de jeter leurs ordures à proximité du centre de santé spécialisé dans les soins par injections intramusculaires et intraveineuses. Les habitants rencontrés crient leur désarroi, ils se plaignent des eaux stagnantes en bordure de la chaussée par manque de regards d'évacuation, dégageant constamment des odeurs nauséabondes, surtout en cette saison estivale. Aussi, ces saletés attirent, dès la tombée de la nuit, des rongeurs et des moustiques ainsi que d'autres bestioles nuisibles qui menacent la santé des familles, particulièrement en cette période de grandes chaleurs. Même la rentrée principale de la Banque extérieure n'a pas été épargnée. Un bac débordant d'ordures défigure en permanence l'aspect accueillant de cet édifice financier. Le passager empruntant cette voie est obligé de se boucher le nez avec sa main où un mouchoir. Cette situation de détérioration du cadre de vie du chef-lieu de wilaya est, il faut le préciser, imputable non seulement à la passivité des gestionnaires de la cité qu'à l'incivisme de ses citoyens. Les services de l'APC semblent préoccupés par d'autres priorités que celle de veiller à la propreté et l'hygiène de la cité. Car cette mission primordiale attribuée aux APC est souvent et généralement léguée à de simples employés de la municipalité qui sont parfois dépassés par l'ampleur et les quantités énormes d'ordures déposées anarchiquement dans tous les coins et recoins de la ville et à n'importe quel moment de la journée et de la nuit. C'est la démission et l'incivisme collectifs (APC et citoyens) qui sont à l'origine de cette flagrante dégradation de l'environnement. Il n'y a qu'à voir l'état de certaines nouvelles cités d'habitation qui aussitôt occupées sont devenues de repoussants ensembles aux façades et aux cages d'escalier déjà lépreuses, comme si l'on avait affaire à des logements dégradés par le temps et atteints par la vétusté.